Vision personnelle - Les femmes de l'ombre
Les femmes de l'ombre
un film de Jean-Paul Salomé
L' héroïsme n'est pas seulement une affaire d' homme.
C'est une question de hasard, de courage et de détermination.
Cinq femmes précipitées dans la tourmente de l' Histoire,
cinq femmes qui avec leur courage et leurs faiblesses
vont affronter leur destin...
Au printemps 1944, Louise Desfontaines, infirmière engagée dans la résistance Française est témoin du meurtre de son mari par des soldats allemands. Elle s'enfuit à Londres où elle retrouve son frère Pierre, un officier impliqué dans une unité secrète de l'armée britannique : le SOE ( Special Operations Executive ). Cette unité de renseignements et de sabotages mit en place par W.Churchill confie à la jeune femme la mission de former un petit groupe de résistantes et, avec elles, de libérer un géologue anglais capturé par les Allemands. Celui-ci détient des renseignements précieux sur les préparatifs du débarquement allié. Pour le recrutement, tous les moyens sont bons : mensonges, chantages, remises de peine. Elle finit par engager trois femmes : Suzy, Gaelle et Jeanne. Ces trois femmes, en tous points différentes, seront à ses côtés durant l'intégralité de sa mission. Parachutées en Normandie, elles sont rejointes par Maria, juive italienne, opérateur radio et dernière femme à rejoindre cet incroyable quatuor de résistantes. En Normandie, puis à Paris, la mission commence bien mais se complique très vite. En effet, le colonel Heindrich, l'une des pièces maîtresses du contre-espionnage nazi,en sait trop sur les préparatifs du débarquement. De ce fait, le SOE leur fixe un nouvel objectif, presque suicidaire : éliminer le colonel Heindrich. Cinq femmes, loin d’être des héroïnes, mais qui vont le devenir.
À la fois émouvant est d'une extrême dureté, ce film est, à mon sens, un réél hommage au femmes de la Résistance et de leur dévouement dans le combat du nazisme.
Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce film, outre la remarquable prestation des cinq actrices principales, est l'évocation du SOE, unité secrète trop peu connue selon moi, qui joua pourtant un rôle décisif durant la Seconde Guerre Mondiale. Le Special Operations Executive, ( Direction des opérations spéciales ) est un service secret britannique créé par Winston Churchill en Juillet 1940 et dissous en Juin 1946. Ce service opéra principalement durant la Seconde Guerre Mondiale et avait pour mission de soutenir les divers mouvements de résistance. Au départ, il aidait ceux des pays d'Europe occupés par l' Allemagne et progressivement ceux de tous les pays en guerre, y compris en Extrême-Orient. Durant ses six années de services, les effectifs du SOE n'ont cessé d'accroître, au point d'atteindre le nombre de 13 000 personnes, employées directement ou contrôlées. La section Française du SOE donna lieu à la formation d'environ 95 réseaux.
Néanmoins, malgré des reconstitutions et des scènes époustouflantes, deux points essentiels m'ont gêné.
Le premier, après vérification, est le fait que lorsque l'on s'engageait dans la résistance, le volontarisme était la règle. Or, dans cette histoire, le recrutement de trois femmes sont réalisés par le mensonge et le chantage, ce qui discrédite l'héroïsme de celles qui, durant la guerre, s'engagèrent dans ce combat.
Le deuxième point est que jamais les femmes du SOE ne furent envoyées en mission collective. Autre fait troublant : les femmes entrent à l' État major Allemand comme dans un moulin alors que durant la guerre il était extrêmement bien gardé et il était difficile d'y entrer.
Un sujet passionnant, trop peu traité au cinéma...
... à voir impérativement, si ce n'est déjà fait !