Vision/Apreciation - Julien Blaine
Le poème de la page 62, l'Ogre, un poème qui m'a particulièrement marqué, est celui que je trouve le plus étrange du recueil. Un poème que je trouve à la fois doux, et à la fois dur. Ce poème me fascine, peut - être parce que je n'arrive pas à le comprendre complètement.
Ce poème me fait penser au chapitre de Gargantua où il mange les pélerins en salade.
L'ogre :
Chacun le sait,
en tout cas : moi.
L'ogre, c'est le grand - père.
Notre seul désier c'est de manger, de manger nos petits zenfants,
sans les croquer,
sans les macher, juste les avaler
pour être femelle à l'envers
puis les rendre,
les vomir intacts.
(plus beau et plus intelligent - peut-être - qu'avant la digestion)
(...)
Les vomir
de l'estomac au palais,
après les avoir écoutés et sentis !
reniflés,
ramper dans l'oesophagre,
sous la glotte,
dans le palais,
sur la langue,
entre les lèvres et ressortir
si luisants
protégés de ma salive, de mes jus et de mes sucs :
prêts.