Transposition stylistique - Les Liaisons dangereuses
Voici le modèle original de la lettre XIII, écrite de la plume de la Marquise de Merteuil à Cécile
Volanges...
La Marquise de Merteuil
Lettre XIII
LA MARQUISE DE MERTEUIL À CÉCILE VOLANGES
Je suis très fâchée, ma belle, et d'être privée du plaisir de vous voir, et de la cause de cette privation. J'espère
que cette occasion se retrouvera. Je m'acquitterai de votre commission auprès du Chevalier Danceny, qui sera sûrement très
fâché de savoir votre Maman malade. Si elle veut me recevoir demain, j'irai lui tenir compagnie. Nous attaquerons, elle et
moi, le Chevalier de Belleroche au piquet ; et, en lui gagnant son argent, nous aurons, pour surcroît de plaisir, celui de vous entendre chanter avec votre aimable Maître, à qui je le proposerai. Si cela vous convient à votre Maman et à vous, je réponds de moi et de mes deux Chevaliers. Adieu, ma
belle ; mes compliments à ma chère Mme de Volanges.
Je vous embrasse bien tendrement.
De... ce 13 août 17**.
... et voici la transposition de cette lettre, réalisée à la manière de Cécile Volanges !
Lettre XIII
LA MARQUISE DE MERTEUIL À CÉCILE VOLANGES
Je suis bien affligée, ma chère Cécile, de ne pouvoir vous voir ainsi que des malheurs de cette privation. J'espère
tant que cette occasion se retrouvera ! Je ferai tout mon possible pour bien m'acquitter de votre message au bon Chevalier
Danceny, qui souffrira beaucoup de la peine de savoir votre Maman bien mal en point. Si par bonheur, elle viendrait à me
vouloir à ses côtés, ce serait avec un bien grand plaisir que j'irai lui tenir compagnie. Nous jouerons toutes deux au piquet contre le Chevalier de Belleroche. Ce n'est pas que je n'aime pas perdre ; mais si nous avons le jeu heureux, nous pourrons bien gagner une petite somme d'argent avec pour plus
grand plaisir encore que celui de vous entendre chanter avec votre aimable Maître, à qui je me ferai une joie de lui
proposer. J'espère que cela vous convient bien, à votre Maman et à vous, je réponds de mes deux Chevaliers et de moi. Adieu, ma chère Cécile ; je vous embrasse, ainsi que votre Maman.
De... ce 13 août 17**.