Politique - Liens entre les intérêts commerciaux et les droits de l'homme
" S'il ressortait de ce procès, par malheur, voyez-vous... Que ces tropis-là sont des singes, nul ne pourrait alors empêcher nos concurrents australiens de s'en servir, là-bas, comme d'une main d'oeuvre, disons, à bon marché. " Zoo, page 31.
On pourrait presque dire que c'est une phrase choc du livre de
Vercors, puisque le procès qui se déroule tout au long de Zoo a aussi un enjeu économique et politique. Nous le voyons clairement à travers cette
citation. Si par malheur les Tropis étaient considérés comme des singes, faisant partie des terres de Vancruysen, ils lui appartiendraient. Et ce dernier les utiliserait pour son entreprise de
textile dans le but de faire des économies. Malgré le choc que cela peut faire, il ne serait pas dans l'illégalité, on ne pourrait donc pas appliquer les articles 1 et 4 de la déclaration des
droits de l'homme qui sont, respectivement, celui qui donne le droit à la liberté et l'égalité, et celui qui interdit toute forme d'esclavage, puisque les Tropis ne seraient pas
humains.
Si au contraire, il ressortait que les Tropis sont des hommes, ils auraient comme nous des droits qui leur permettraient d'être protégés contre
cette servitude. Et si vraiment, Vancruysen décidait de tout de même les exploiter pour ses travaux, à ce moment-là, il y aurait nécessité de faire un autre procès, mais cette fois pour une cause
totalement différente.
Mais réjouissons-nous ! Les jurés ont donnés leur verdict ; les Tropis sont des hommes, ce qui nous permet de les protéger contre ces éventuelles
injustices. Car vraiment, quelle société ferait d'un animal au travail une affaire d'état ? Je vous le demande...