Poème de Lorenzo - Marie Soderini
Guillaume Apollinaire de son vrai nom Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Wąż-Kostrowicki est un écrivain français né polonais, 1880-1918. Il est donc le précurseur du mouvement surréaliste dont il a forgé le nom. Il écrit des nouvelles, des romans érotiques... Il est notamment l'inventeur du CALLIGRAMME. Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris alors que, dans les rues, les Parisiens célébraient la fin de la guerre.
MARIE
Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C'est la maclotte qui sautille
Toute les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie
Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux
Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un cœur à moi ce coeur changeant
Changeant et puis encor que sais-je
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveux
Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine
Lorenzino de Médicis, né en 1514 à Florence est homme politique, écrivain et dramturge méconnu de son époque. Effectivement, lui et son cousin Alexandre de Médicis, duc de Florence, etaient d'inséparables compagnons de débauche, totalement déshonorés par le peuple. Le poème qui va suivre est écrit au moment de la mort de la mère de Lorenzino, et traduit un sentiment d'amour perdu, et d'ecoulement incontrolable du temps. Le poème s'explique par les relations hoûleuses qu'à eues Lorenzino avec sa mère, au fur à mesure qu'il vieillissait.
MARIE SODERINI
Vous me dorlotiez jeune femme
Dorloterez vous mère-grand
C'est le vice qui me distrait
Je ne tirerai plus la cloche
Ne reviendrez-vous donc jamais
Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est delicieux
Un oiseau perdu dans la neige
Ses ailes usées par le temps
Un sablier vide et que n'ai-je
Une mère pour moi changeant
Changeant encore et puis que sais-je
Sais-je où s'en iront ses cheveux
Vertueux et irréprochables
Sais-je où s'en iront ses cheveux
Ah que mon mal est incurable.
Que jonchent toujours nos adieux
Je passais au bord de l'Arno,
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est comme mon chaos
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc partira Lorenzo
Lorenzino
L'Arno par i-voix