Mise en scène - Pantagruel
Cette pièce de théâtre à laquelle nous avons assisté l 3 Octobre 2013 , datant du 16ème siècle est une vraie REVOLUTION en terme de mise en scène. Pourquoi? Les costumes, les lumières, le décor et même la façon de s'approprier le texte ont été soigneusement revus dans les moindres détails !
Ce qui m'a tout d'abord frappé est le choix de jouer les différents personnages de la pièce avec un seul comédien et aussi de se les approprier selon leur caractère. Je pense bien evidemment à Pantagruel mais aussi Gargantua et Panurge. Le très talentueux Olivier Martin-Salvan n'est pas un amateur dans son art : il avait déjà joué dans de nombreuses pièces et l'une d'entre elles étant Le Bourgeois Gentilhomme, orchestré par Benjamin Lazar tout comme Pantagruel. Son interprêtation est tout bonnement incroyable ! Il a une façon particulière de traiter le texte tout comme les différentes manières de s'exprimer. A noter par exemple également l'apprentissage de diverses langues pour, par exemple, le rôle de Panurge.
Le décor y est aussi pour quelque chose. Brièvement, ils utilisent de nombreux costumes divers et variés en fonction de l'histoire. Je parle notamment du costume en paille lorsque Pantagruel était à la Nouvelle-Orléans ou bien encore du costume relativement imposant provenant du célèbre tableau "Les Ambassadeurs" d'Holbein.
Sont utilisés aussi de très nombreux accessoires tels que les ballons dorés en forme de méduses fonctionnant à l'aide de ventilateurs pour y donner de la vie ou encore la "bibliothèque mangeable" que Pantagruel engloutit, livre par livre, pour s'instruire. Ces choix-là ont été, parfois par erreur ou hasard, judicieux, car les accessoires se lient parfaitement bien avec les moments du texte, et qui plus est, fort subtilement.
En ce qui concerne les lumières, les choix d'éclairages ont été minutieusement choisis. Le début de la pièce nous plonge tout de suite dans une atmosphère mystérieuse. Pantagruel s'avance seul, une lampe torche à la main découvrant son visage, ne nous donnant aucune notions de l'espace et de la morphologie du personnage. L'ambiance peut devenir pesante, stressante même, comme lors de la scène du "naufrage" où nous sommes plongés dans le noir, entendant des cris dans la nuit. De plus, et à maintes reprises, la lumière éclaire Pantagruel comme dans un veritable orage.
Pour conclure je dirais que cette pièce est un vrai challenge réussi ! Le contraste entre la modernité de la mise en scène et le texte de Rabelais est vraiment une superbe idée qui captive les spectateurs, et cela est à ma propre opinion une vraie prouesse artistique et novatrice !