Lumière-Lorenzaccio
Pour la scène du meurtre d'Alexandre de Médicis (Acte IV, scène 11), les jeux de lumières sont particulièrement importants.
Au début, la chambre de Lorenzo doit paraître accueillante puisque le Duc doit y rejoindre Catherine Ginori. Ensuite la scène s'assombrit, afin qu'Alexandre ne voit pas immédiatement Lorenzo (comme ce dernier l'a prévu). Finalement l'éclairage du meurtre lui-même doit être marquant, voire effrayant/surprenant.
link Thésée et le centaure, Canova
La chambre est éclairée par une lumière jaune d'un chaud, venant en partie de la porte par laquelle le Duc vient d'entrer.
Le Duc. Je suis transi, - il fait vraiment froid. Eh bien, mignon, qu'est-ce que tu fais donc ?
(...)
Le Duc. Va donc chercher ta tante.
Lorenzo. Dans un instant.
Il sort
La lumière baisse et devient une lueur rouge, comme une feu de cheminée presque éteint faisant office de mauvais présage. La scène est plongée dans une semi-pénombre.
Le Duc, seul. Faire la cour à une femme qui vous répond "oui" lorsqu'on lui demande "oui ou non", cela m'a toujours paru très sot, et tout à fait digne d'une français. (...) Je veux faire semblant de dormir ; ce sera peut-être cavalier, mais ce sera commode.
Il se couche. Les lumières s'éteignent complètement. Lorenzo entre l'épée à la main, un spot de lumière blanche lui conférant une allure fantomatique braqué sur lui.
Lorenzo. Dormez-vous, seigneur ?
Il le frappe : au même moment la scène s'illumine d'un éclair blanc, puis tout redevient noir.
Le Duc. C'est toi, Renzo ?
Lorenzo. Seigneur, n'en doutez pas.
Il le frappe de nouveau, même éclair blanc.