Livres enrichis - Florilège 7
Définition :
et si un écrivain
était quelqu'un
qui transformait ses lectures en écritures ?
Hypothèses :
et si à l'ère du numérique,
le livre était enrichi par le lecteur lui-même ?
et si chacun augmentait ainsi sa propre réalité ?
Devinette :
saurez-vous reconnaître
les auteurs qui ont inspiré les textes suivants
aux lycéens-lecteurs-écrivains d'i-voix,
les oeuvres qu'ils ont enrichies de ces productions
(imitations, inspirations, fragments perdus, dilatations ...) ?
J'ai écrit des poèmes
chant renouvelé
tapé à l'encre
de modernité
Je les ai lus
bien haut
et fort
Tu as crié "ha ha" en rimes
Une goutte d'eau tombe dans l'Amazonie
Dans un bidonville, un petit garçon mange des ignams
Sur une pelouse, un vieux couple batifole malicieusement
la crise financière déprime les gens
A l'aube, une abeille se pose sur un rocher
En Hongrie, une jeune fille ne supporte plus sa mère
Vous ne saurez jamais à quoi ressemble vraiment votre visage
Le Carpe Diem est un concept qui fait rêver beaucoup de gens qui n'ont pas le temps
RATATATATATATA
RATATATATATA
Le miel calme les maux de gorges
Aujourd'hui embaucher un hacker est à la portée de tous
Un macaque berbère se fait dessus en Mozambie
Quand on ne mange pas, on a faim a dit Jésus
La république de Macédoine n'as plus le droit de s'apeller Macédoine
Dans un salon parisien, Guillaume Canet se coupe les cheveux
Sur une pierre plate, une vietnamienne se tartine de crème au soleil de midi
Dark Vador habiterait peut être en Andalousie !
Nous ne sommes qu'une infime particule de ce monde
POC POC POC
POC POC POC
Il suffit d'un peu
d'eau
pour que
batte
le bateau
Certaines questions exigent des réponses
Quand les pères sont absents, qui les remplace ?
Quand les mères sont trop présentes, que peut-on y faire ?
Essences, c’est un « s » qui a perdu son sens.
Silence, c’est un si que l’on balance.
Source + Montage
le jardin n'est plus accessible
tout les chemins y vont
ciel bleu le matin
ciel doré le soir
Un désassemblage un carnage
La porte de l'enfer
est ouverte
les clés se trouvent dans la serrure
De multiples sentiers derrière la porte
Le paysage est magnifique
par un feu lumineux
Le plan s’est envolé
Un homme hurle de douleur sur la chaise du dentiste
Une femme nettoie un lavabo
Soudain la vague déferle
TOC TOC TOC
Quelqu’un frappe à une porte très loin d’ici
Mais on l’entend nettement
TOC TOC TOC
Pour questionner le centre encore faut il le trouver.
Peut-on trouver la bonne question sans se poser la bonne réponse ?
Un skateur tombe de sa planche
Un menuisier casse son rabot
Très loin une femme pleure son enfant perdu
TOC TOC TOC
Le bruit cesse, mais est remplacé par un bruit de revolver
Cette fois tout proche
PAN ! PAN !
Je m'appele Loïs, j'ai huit ans.
Elle est là, près de moi
Dans mes rêves je m'en vais la retrouver.
Je coiffe mes cheveux à l'aide de mon peigne rose, ma bouche
sourit. Elle me regarde, et à son tour me sourit.
Ma frange blonde, coiffée
Je finis de me préparer, et je file jouer.
Elle est toujours là, près de moi .
La nuit, dans mes rêves, je la vois
assise à me regarder, elle me dit,
Je suis là,
sois sage dors.
Je m'appelle Loïs, j'ai huit ans.
Elle est là, près de moi.
Dans mes rêves, je m'en vais la retrouver.
Ils inventent un nouveau prototype de crème hydratante effet Extra Large, version les 4 fantastiques dans la vraie vie. Ca s'appelle crème HYDRABSOLU, elle est rose intense, à la Chanel gamme Rouge Allure. Ils promettent le teint de pèche tonique et je sais plus quoi.. Boîte en forme de squelette, pas commun. Nouvelle crème, nouveau concept du flétrissement des peaux fanées, ils disent "étale toi ça sur la bouille tu seras belle demain."
J'essaye. Texture corail tonique déployé sur les tâches de rousseur. Brûlure, gerbe de rouge sang remontant au visage. Virement des yeux tout blanc perte de la vue. Dégénérescence de l'épiderme, bouts de peau séchés se répandent sur le lavabo : vue des ossements intérieurs de moi. Mais non, non, ça n'arrivera jamais.
Dehors la pluie brûle et pourtant le Soleil se noie je les vois à travers mes fenêtres rondes et aucun des deux ne gagne pour l'instant. Dehors la pluie est sèche déjà et le Soleil déjà englouti et pourtant dedans tout reste calme et blanc sans changement. J'ouvre la porte aux nuages et ils rentrent et à cause d'eux maintenant je vois trouble et je leur dis de partir mais ils ne veulent pas ils sont là pour longtemps maintenant, ils disent qu'on ne peut jamais les chasser seulement les cacher.
moi aussi
ils m'ont enfermé dans une étable
moi aussi
moi aussi
j'ai été clown dans leurs cirques
moi aussi
ils m'ont dit
donne-moi ta fourrure
je te donnerai de l'herbe
ils m'ont dit
donne-moi ton cœur
je te donnerai de la terre
ils m'ont dit
donne-moi tes pattes
je te donnerai le ciel
ils m'ont posé là
et ils m'ont laissé là
après
ils m'ont mis dans un four
et ils m'ont dit tu brûles bien
après
ils m'ont mangé
et ils m'ont dit brave bête
après
moi aussi mon ami
c'est fini mon ami
nous voici mon ami
moi aussi c'est fini
nous voici mon ami
Marc Chagall, Moi et le village, 1911
Une famille de trois membres se perd dans la jalousie
J'ai tout en ayant rien
Il y avait quelqu'un d'aimé de tous dans une solitude personnelle
Pour certains ce n'est pas "d'accord" mais "si j'ai envie"
Aujourd'hui cinq filles ont rencontré un chat décédé dans le caniveau
La tristesse fait mal la perte encore plus
NA NA NA
NA NA NA
A une caisse du Leclerc un homme renverse son pot de miel sur le crâne d'une dame hautaine
N'allez pas chercher trop loin la solution qui est entre vos mains
Une fillette de 10 ans prie dieux pour que son beau-père s'en aille
Une mère gronde ses deux filles et celle de son compagnon car elles prennent trop de sopalin
Dans un camping un homme saoul tente gentillement d'embrasser une femme
La Terre tourne autour du soleil pourtant c'est l'inverse du contraire pour ce jeune fumeur
YAA YAA YAA YAA YAA YAA
Une bande de jeunes filles sans trop d'amis trainent sans trop s'éloigner
Un simple NON peut changer toute une vie
Les chiens de bergers ramènent les moutons dans leur enclos
Sans prêter attention la femme de sa vie passe derrière son dos
A la boulangerie une dame odieuse se vexe des reflexions intelligentes d'une enfant de 5 ans
Il suffit parfois d'un rien pour amuser les enfants
BAM
BAM
BAM
Dans un quartier au 7ème étage du N°11 sur un canapé une petite admire les mains de son père
Ce n'est jamais l'enfant qui est à la cause d'un divorce mais il en porte pourtant les répercutions
Un viel homme conseille des bonbons à la sève de sapin pour la gorge
Il y des promesses qu'on ne tient jamais
Dans les escaliers un cri retentit pour se libérer
Ne jamais dire jamais pourtant jamais avec ces trois ci elle n'existera
ce
mur
mutilé nous rappelle le
murmure de cette
musique
macabre
de cette humanité
munie de
munitions qui maintenant
voudrait devenir aveugle
et muette.
Rappelle toi I-voix
il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
et tu paraissais souriante
Enrichie embellie et aguichante
Rapelle-toi I-voix
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et nous t'avons croisée salle 123
Toi que nous ne connaissions pas
Toi qui ne nous connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle toi quand même ce jour-là
N'oublie pas deux classes dans cette salle t'attendaient
Et il a crié ton nom
I-VOIX
Et tu es apparue sous ce video-projecteur
Aguichante embellie et enrichie
Et tu t'es jetée sous nos doigts
Rappelle-toi cela I-voix
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une fois
je dis tu a tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle toi I-voix
N'oublie pas
Cette pluie d'articles riche et infinie
Sur ta page d'accueil infinie
Sur cette ville infinie
Cette pluie sur la mer
Cette pluie sur l'arsenal
Oh I-voix
Quelle connerie la première
Que deviendras-tu maintenant ?
Sous cette pluie de lumière
De feu de laurier et d'argent
Et tes articles écrits sous nos doigts
Patiemment
Sont-ils tous parus ou bien s'ecrivent-ils encore maintenant ?
Oh I-voix
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est terminé
C'est une pluie de tristesse terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De lumière de laurier et d'argent
Tout simplement des pages
Qui s'accumulent comme des anciens
Des anciens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur brest
Et qui s'en vont mourrir au loin
Au loin, très loin du reste
Pour laisser place aux futurs anciens.