Election - Isabelle Pinçon
L'homme téléphone deux fois par jour.
La première fois à huit heures du matin
machinalement, pour me rendre ce qui
m'appartient. Puis le soir très tard au moment
du coucher. Il ne raccroche qu'après avoir
obtenu ce qu'il veut, ma voix, des mèches de
cheveux, ma langue qui embrasse. Parfois
il exige davantage. Il faut beaucoup d'ingéniosité
à l'homme pour s'emparer de tout cela.
C'est curieux de se prendre l'amour dans
les fils du téléphone.
Pourquoi ce poème ? J'adore la chute.