Interprétation - Stéphanie Chaillou
Dans La Question du centre, « Il n’y a pas de plan prétabli / Il n’y a pas de lieu ni de temps / Il n’y a pas non plus de personnages ».
On peut remarquer que le recueil est marqué par différents bruits (mitraillettes, gouttes d’eau, mugissement d’une vache, braiement d’un âne, cri de jouissance d’un homme, rythme d’un métronome, éclatement d’un pneu, coups de fusil), des bribes de vies ordinaires perçues en instantané par une personne, celle dont la voix s’étire en un monologue. Des bruits du monde extérieur qui viennent interrompre le fil d’une personnalité portée sur le dehors comme sur l’intime, où tout s’entremêle, qui relève autant de l’autobiographie, de faits divers, que de dialogues suspendus. « Nous ne sommes pas dans une histoire qu’un plan pourrait consigner », « nous sommes après que cette histoire ait eu lieu », dans un récit « autopsique » en quelque sorte. Comme un état des lieux d’un quotidien banal, sans limitations, sans repères, mais sous-entendu par la question du centre : y a-t-il un centre (et donc une périphérie), quel centre, de quel point de vue, pour qui .
Elodie