Interprétation - Mireille Fargier-Caruso
Silence à vif
poème page 7
Ecrire le matin sur la terrasse
à l'ombre du vieux pin
une carte de géographie sur les genoux
le soleil prêt à mordre ce petit bonheur du jour
laurier pin et lavande
un cerf-volant lancé haut dans le ciel
ce fil qui nous glisse des mains
quelque chose s'épuise
à notre insu toujours
Ce poème très court est composé de deux strophes : la première de 4 vers, la seconde de 5 vers. Il n'y a ni rime, ni le même nombre de syllabes, ni ponctuation.
L'auteur fait peut être référence à l'enfance, d'où le terme "cerf-volant". Le fil de cerf-volant glisse entre les mains mais on peut aussi interpréter ce fil comme le fil de la vie, qui glisse, qui "s'épuise à notre insu".
Je pense que la scène se passe dans le Sud de la France. On retrouve un champ lexical qui suggère un décor provencal : "terrasse", "pin","soleil","laurier", "lavande".
Ce poème est ambigü: on pense à la fois aux souvenirs de vacances et d'enfance mais on ne peut s'empêcher de s'inquiter sur l'évocation du temps qui passe et qu'on ne peut retenir. Cest le premier texte du recueil appartenant à la partie "Mémoire du silence".