Incipit autobiographique - Mirage passé
Haïr la perspective d'être considérée comme une personne comme les autres. Être né deux fois, au moins. La première fois ne compte pas : quelques photos, de l'amour familial, la solitude, les livres, la musique. Une grande inspiration avant l'apnée. Adolescence trop floue, porter un regard de dédain envers le passé, écoeurement. Cracher dessus. Trop différent de par ce fossé qui emporte ces gosses au loin. Ne pas savoir s'y prendre, élevé par des adultes et relaché en pleine nature alors que trop apprivoisé. C'est le coma, les heures sombres : la descente aux enfers. Pourquoi cette mère dort dans la chambre d'à côté depuis si longtemps ? La question se posera trop tard et n'aura pour réponse que son écho. Les frères ne peuvent aider car, eux, n'ont pas connu. Être le seul de sa génération... Sur le banc de touche, sensation ayant longtemps bercé. Être ici pour effacer la place d'une soeur envolée ? Toujours la tête dans le noir, grandir et enfin trouver une source d'échappatoire. Source de lumière au loin émanée des visages amicaux. Rentrer dans le trip de la fiesta "no limit". Alcool et drogue à flot lorsque le week-end sonne. Y noyer sa déprime, s'y sentir bien. Le père sombre dans l'alcool, la mère est partie depuis déjà deux ans et a peutrdu futur comme la maladie rongeante. Produit d'un mariage sans amour, deux futur conjoints qui se disent : "Ca c'est fait...". Tout cela n'amène que déchirement. La drogue et les rires deviennent indispensables à la survie. Période trouble. Mais une pointe amère s'annonce, c'est le début de la fin. La fin de la cécité. Prendre du recul, comprendre enfin. Toutes ces années pour rien ?