i-voix aux mains d'argent - Florilège 7
Tim Burton - Edward aux mains d'argent
Effraction, immersion, contraction, dilatation, substitution : tout au long de l'année, les lycéens d'i-voix ont aimé couper-coller-insérer-remplacer... dans des oeuvres variées.
A la manière des cut-up de William Burroughs, des cadavres exquis surréalistes, des centons oulipiens, des MashUp vidéos, ils explorent ainsi, à l'ère du numérique, une façon originale de s'approprier des textes littéraires et d'en créer de nouveaux. Cette activité, ludique et pédagogique, permet de comprendre de l'intérieur l'univers d'un auteur, de faire résonner en soi ses mots, de partager les sensibilités et les imaginaires, de travailler la langue, de faire jaillir de soi des éclats de poésie. Alors peut-être la littérature retrouve son pouvoir de vibration et de façonnement.
Saurez-vous reconnaître les oeuvres qu'ils ont ainsi goulûment dépecées, chirurgicalement charcutées, poétiquement électrocutées ?
Tim Burton - Edward aux mains d'argent
plus loin une pierre d'or
ivresses de la poésie
lune bleue cristal
ignorance du mal sans raison
grand oiseau, joyau de la nuit
je laisse la poésie lumière
Elle et lui regardent filer l'étendue noire
la route invisible traverse toute la nuit toute
avec toi on n'arrive pas à savoir
si tu es sérieux ou non
la nuit le son d'un avion perce des brumes
la nuit transportedes paroles
combien de fois a-t-il entendu cette phrase
il est bien d'accord
pour lui c'est pareil
il n'arrivepas à savoir.
Extraits mêlés provenant des pages l et s.
En mêlant ces extraits de deux poèmes différents, une scène m'est apparue ; celle d'un couple allongé sur l'herbe, observant l'étendue noireparsemée de petites lueurs. Un malaise présent depuis quelques temps entre eux s’agrandit au fil des secondes qui passent. Oui, le son d'un aviona remplacé celui de l'exclamation. Elle est agacée, elle ne le comprend plus. Il est résigné, lui aussi ne comprend plus. De toute façon, cela fait longtemps qu'il ne cherche plus à comprendre.
Le lever du jour découvrira le fil décousu.
S i l e n c e.
Strié de trajectoires
et de cris
tu guettes des nuées.
aux lèvres du monde.
on t'interdit de mettre les fleuves à l'envers
qu'est ce que tu fais ?
tu te fais des amis dans l'univers
tu veux être danseuse lunaire
ou tu détruis l'igloo de cet hibou ?
L'homme qui avait un moral d'acier, jusqu'à aujourd'hui.
L'homme qui s'élance, mais qui finalement s'arrête.
L'homme qui a vu le Père Noël.
L'homme sans défaut, mais pas parfait.
L'homme qui a tout, et qui n'attend rien.
L'homme qui pleure devant Titanic.
L'homme qui n'arrivait pas à savoir, si c'était bien ou mal.
L'homme qui disait c'est bon, alors qu'il détestait ça.
Pas du genre
On se dirait tout
Et pourtant, tu lui as tout dit.
Au zénith de cette journée, sonne
l'intrépide glas jaloux de l'absurde.
Dans les sillons d'argent, frissonnante
sous les souffles de l'éternité, j'entends
le silence entrer dans mon être,
saccader toute dérision de sa froideur
insonore.
Les apparences, l'espérance, que sait-on des nuits sur la cuisse, douceur, le corps se déchire pour la vie.
Je vis sur la ligne mélodique et j'écoute le rossignol, piégé dans les pages d'un livre.
Il a appelé, racontait ce qui ne s'effacerait pas,
même raconté, la voix tellement coupéé par l'ef-
fort, ne pas s'effondrer, maîtriser le tremblement,
j'ai cru qu'il avait été blessé.
Le gris occupe toute leur peau, et leur re-
gard ; et pas même le gris, une couleur sans nom,
une couleur fripée, creusée, grise et asphyxiée.
Dans la langue infestée d'une phrase lucinante l'habitude de vivre
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Tim Burton - Edward aux mains d'argent