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Publié par Elisa

 

Si notre vie est moins qu’une journée
    En l’éternel, si l’an qui fait le tour
    Chasse nos jours sans espoir de retour,
    Si périssable est toute chose née,
     
    Que songes-tu, mon âme emprisonnée ?
    Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour,
    Si pour voler en un plus clair séjour,
    Tu as au dos l’aile bien empanée ?
     
    Là, est le bien que tout esprit désire,
    Là, le repos où tout le monde aspire,
    Là, est l’amour, là, le plaisir encore.
     
    Là, ô mon âme au plus haut ciel guidée !
    Tu y pourras reconnaître l’Idée
    De la beauté, qu’en ce monde j’adore.


 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b9/Joachim_du_Bellay.png/397px-Joachim_du_Bellay.pngJoachim Du Bellay (1522-1560)

 

 

Voilà mon exposition orale du sonnet de Du Bellay" Si notre vie " :)

 

Se s’agit à un sonnet composé par deux quatrains et deux tercets.

Les thèmes principaux sont : la fuite du temps, le memento mori et l’élévation de l’âme au plus haut ciel à travers la beauté.

Du Bellay dans ce sonnet s’inspire du Pétrarquisme et du néoplatonisme ; on peut voir le Pétrarquisme dans l’amour de Du Bellay, un amour frustré et impossible. Du Bellay utilise des cliches, en effet il substitue à Laura et au laurier, Olive ( prénom qui cache le vrai prénom de la femme aimée, la reine Marguerite de Navarre ) et l’olivier.

L’idée du néoplatonisme se voit dans l’idée de beauté et l’élévation de l’âme au plus  haut ciel ; l’idée de la beauté sur terre est incarnée par Olive, en effet grâce à elle se retrouve l’idée de beauté, mais pas tous peuvent arriver à cette idée parce que pas tous peuvent adorer Olive et l’aimer ou la connaître.

Dans chaque strophe on peut trouver une idée : la premier strophe dit que notre vie, par rapport à l’éternel, elle est brève. Du Bellay dans cette strophe pose une question à son âme en disant «  Que songes-tu ? «  . Dans ce texte on peut voir le thème du memento mori, en effet Du Bellay dit que tout est périssable et destiné à la mort, pas seulement les hommes.

Dans la deuxième strophe Du Bellay approfondit la première question qu’il a posé à son âme en disant : «  Pourquoi te plaît l’obscur de notre jour, si pour voler en un plus clair séjour, tu as au dos l’aile bien empennée ? « .

Ici on peut voir un opposition entre l’obscur de notre jour et plus clair séjour et l’idée de l’âme emprisonnée ; Platon affirme que les corps meurent, pas l’âme, qui doit fuir parce qu’elle aspire à s’envoler et pas à rester emprisonnée dans les corps mortel.

Dans la troisième strophe l’endroit où l’âme va s’envoler est présent : le lieu idéal est le ciel et un moyen syntaxique pour indiquer la fuite du monde matériel est l’anaphore «  là, là, là «  qui indique le ciel. Sous le ciel l’âme peut trouver le plaisir, mais pas le plaisir sensuel ; plutôt le plaisir spirituel qu’elle peut éprouver seulement par la rencontre avec Dieu.

Dans la quatrième strophe l’idée de la beauté est présent, et l’unique moyen pour la rejoindre est Olive, la femme aimée par Du Bellay.

Pas tous peuvent rejoindre l’idée de la beauté, parce que pas tous peuvent avoir le plaisir de connaître et d’aimer Olive, qui incarne la beauté sur terre.

Du Bellay utilise le verbe adorer, pas le verbe aimer parce que l’amour n’est pas physique mais seulement spirituel ; en effet il adore Dieu, il ne l’aime pas.

Dans les strophes on peut voir la présence d’une sorte de pyramide symbolique : dans la premier partie du sonnet Du Bellay nous parle, en effet nous partageons avec le poète la même sort et la même inspiration.

Puis il s’adresse à son âme et enfin il parle à lui-même parce que seulement lui, il peut arriver à l’idée de la beauté parce que seulement lui, il aime Olive.

Dans le sonnet on peut repérer deux lieux importants : les ciel et la terre, qui sont liés par l’idée de la beauté ; la terre est négative, par contre le ciel est positif.

L’inspiration du poète est celle de rejoindre le ciel.

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P
ligne 8 : empennée, pas empanée
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C
<br /> Ils sont beaux ces sonnets mais ils ne sont nulle part ni en Pléiade ni rien!!<br />  je ne vois qu'une ou deux personnes avec le talent de faire ça je dirais le génial Robert Rapilly ou le facétieux Louis Latourre ?? ou bien? qui<br /> Roch de Coligny pourrait expertiser les manuscrits en tout cas "Laure" fait plutot penser à Ronsard qu'à Du Bellay<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Vous ſçachant trop, la nuict, ſous l'amoureuſe loy<br /> Courir dissimulee où le Desir vous meine,<br /> Je doubte ſi mon cueur doibt en reſſentir peine,<br /> Ou s'éjouir plutost de voſtre peult de foy.<br /> Car ſur ce champ celé dont vous payez l'octroy,<br /> <br /> <br /> Scrupule ny regret ny honte ne vous<br /> freine.<br /> <br /> <br /> Et vous tenez, ce ſemble, à vous imposer<br /> geſne<br /> <br /> <br /> En affirmant le jour n'eſtre jamais qu'a<br /> moy.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> LAURE, j'ay plain ſoupçon de vos eſbats<br /> nocturnes.<br /> <br /> <br /> Mais quand de pleurs jaloux je remplirois cent urnes<br /> Ils ſecheroient bien toſt ſous vos ardans soleils :<br /> De la fidelite la chaiſne m'importune.<br /> Nous ſommes loupve et loup que faict ſortir la lune ;<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Commune liberté faict nos chemins<br /> pareils.<br /> <br /> <br />  <br />
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C
<br /> Ah mais il y en a un autre on y reconnaît la colère de Du Bellay contre la cour pontificale<br /> <br /> <br /> Pourtant je ne l'ai trouvé dans aucun recueil??! Je lis que Henri Suhamy le pense authentique mais Henri Suhamy c'est un illustre shakespearien et pas un spécialiste du XVIe siècle français<br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Qui veult conoiſtre vn homme aux mille courtiſans,<br /> Doibt comme luy ſe faire amy de l'injuſtice,<br /> Cherir la vanité, l'envie, l'avarice,<br /> Et toutes les vertus communes aux puiſſans.<br /> Qui veult conoiſtre pis, perfides, malfaiſans,<br /> Des ſept pechez mortels toujours pronts au ſervice,<br /> Il doibt entrer de Rome en la Tres-Haulte Lice<br /> Y renconſtrer la Beſte et tous ſes partiſans.<br /> Paſſant par tous degrez, ſous-diacre, diacre, preſtre,<br /> Eveſque et archeveſque, il ſe preſente au Maiſtre<br /> Avecque toge pourpre et galero bouffon :<br /> Car la couleur icy change en vertu le vice.<br /> Et l'apparat pompeux qu'on dict cardinalice<br /> Deſguiſe la rougeur que meſt la honte au front.<br /> <br /> <br />  <br />
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C
<br /> Voici un sonnet qui a l'air bellaisien je l'ai trouvé sur une page facebook.<br /> Mais il est peut-être dû au facétieux talent d'un pasticheur ?<br /> <br /> Loing du propos ſans gouſt, loing du parler groſſier<br /> Qui trop regna long-temps par le paÿs de France.<br /> Loing des amuſemens, ſans ame, ſans ſcience,<br /> Où mainct poëte hier cruſt bon de ſ'oublier.<br /> <br /> Loing des diſcours oiſeux, des ſonges de papier,<br /> Phebus de ſon grant art nous rend la conaiſſance.<br /> Homere puis Petrarque y joignans leur puiſſance,<br /> Noſtre langue à nouveau voit ſon ſoleil briller.<br /> <br /> Un poëme aux accens ſçavament agencez<br /> Prolonge la leſſon dez grans maiſtres paſſez.<br /> De la Grece et de Rome il conſerve la marque.<br /> <br /> Mais lors ſa plus grant gloire au royaume François,<br /> Son laurier qu'au jour d'huy le plus hauct je luy vois,<br /> C'eſt de ſçavoir charmer ſon bien aymé monarque.<br />
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M
<br /> Très bon travail, Elisa !<br /> <br /> <br /> Vous avez bien expliqué comment, dans cette logique néoplatonicienne, l'amour de la femme initie à l'amour de Dieu.<br />
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