Élection - Mon poème préféré est...
24 août, vol Athènes - Paris
Trois petits quarts d'heure de vol, et Paris.
En bas, les Alpes, ce vaste miracle.
Quatre mille mètres plus bas, les hommes,
leurs épouvantes lues dans le journal
chaque matin. Je ne sais quel tirage
au sort me vaut toi dont je refleuris.
Ce poème est celui qui m'a fait ressentir le plus d'émotions. Non pas que je sois hermétique à la cause des sans abris, des immigrants ou insensible aux multiples expulsions des Tziganes évoquées dans le recueil. Non, loin de moi ces pensées.
Seulement, ce poème reflète pour moi l'état du bonheur, de l'insouciance, des illusions. Il exprime l'inexplicable enchantement dans lequel nous somme transportés lorsque nous sommes amoureux. Quelque soit le monde autour de cet homme, bon ou mauvais, le sien est enveloppé dans la confortable conviction de l'invincibilité : ses sentiments, son amour pour la femme qu'il retrouvera d'ici peu, prend le dessus sur toute forme d'événement extérieur.
Ici, à travers ce poème, on peut interpréter les choses de deux façons différentes. Le premier, d'un sens propre, est le fait qu'il se trouve dans un avion, pour un voyage entre les Hommes et l'étirement du ciel. Se trouvant dans cette parenthèse aérienne, déconnecté de la vie terrestre, il est vrai que rien ne peut l'atteindre, le temps du voyage tout du moins.
Le second, dans un sens figuré, est qu' il rêve, imagine ses retrouvailles avec la personne qu'il aime, la tête dans les nuages. Il est dans un tel tourbillon amoureux, que même la plus belle, la plus mauvaise des choses ne serait l'éloigner de ce qui importe le plus à sa vie : cette femme dont il est éperdument amoureux.
Dès lors, rien ne peu être plus beau, rien ne peut être plus fort.