Didascalies - Lorenzaccio
Lorenzo se relève du banc sur lequel il était assis
Ah ! Ah ! il faut que j'aille là-bas. - Bonsoir mignon ; eh ! trinque donc avec Giomo. - Bon vin ! (il fait semblant de trinquer) Cela serait plaisant qu'il lui vînt à l'idée de me dire : Ta chambre est-elle retirée ? entendra-t-on quelque chose du voisinage ? Cela serait plaisant ; ah ! on y a pourvu. Oui, cela serait drôle qu'il lui vînt cette idée. (rire exagérément forcé)
il se calme - Je me trompe d'heure ; ce n'est que la demie; Quelle est donc cette lumière sous le portique de l'église? On taille , on remue des pierres. Il paraît que ces hommes sont courageux avec les pierres. Comme ils coupent ! Comme ils enfoncent ! Il font un crucifix ; avec quel courage ils le clouent ! Je voudrais voir que leur cadavre de marbre les prît tout d'un coup à la gorge.
Eh bien , eh bien , quoi donc ? j'ai des envies de danser qui sont incroyables. (il monte sur le banc et se met à faire le moon walk) Je crois , si je m'y laissais aller , que je sauterais comme un moineau sur tous ces gros plâtras et sur toutes ces poutres.(il chante sur l'air de "il fait beau, il fait bon" de Claude François) Eh, mignon , eh, mignon ! Mettez vos gants neufs , un plus bel habit que cela, tra la la ! (parle à un arbre) faites vous beau , la mariée est belle. (chuchote à l'écorce de celui-ci) Mais, je vous le dis à l'oreille, prenez garde à son petit couteau.