Critique Littéraire - Zoo ou l'assassin philanthrope
Fier du succès du succès de son roman Les Animaux dénaturés paru en 1952, Vercors décide en 1963 de l'adapter de manière théâtrale. C'est ainsi que Zoo ou l'assassin philanthrope, comédie nous invitant à se poser des questions sur nous-mêmes, vit le jour.
Tout commence lorsqu'un
homme - Douglas Templemore - appelle le Docteur
Figgins et l’Inspecteur Mimms en pleine nuit. Il a besoin des deux professionnels pour qu’ils constatent le décès d’un
nourrisson, son fils, né d’une « femme tropis », une espèce entre l'homme et le singe récemment découverte. Il avoue l’avoir tué délibérément en lui injectant un produit toxique.
Les questions s’enchaînent alors : est-ce un bébé humain ou est-ce un petit singe ? Templemore est-il coupable d’infanticide ou a-t-il « simplement » tué un animal ?
Un tribunal se réunit pour juger du crime de Douglas Templemore, appelant
successivement à la barre de nombreux témoins et scientifiques de diverses domaines : anthropologues, médecins légistes, zoologistes, religieux,… malgré tout ce savoir, le doute persiste : quelle
est la définition de l’être humain ?
On se rend
alors compte qu'on a déquortiqué, analysé et donné une définition à tout et n'importe quoi sauf.. à l'homme. Comment pouvons-nous juger quelqu'un si nous ne savons nous mêmes pas ce qu'on est ?
Où se trouve la frontière entre un homme et un animal ? Tant de questions que l'on ne s'était jamais posé auparavant..
Mis à part la trame principale de cette pièce, l'une des particularités de celle-ci est les flashback qui sont assez récurrents. En effet, d'une scène à l'autre on peut passer du tribunal lors du jours du procès de Templemore à l'expédition qui les a fait découvrir les tropis. Assez déstabilisant au début, on s'y habitue vite et finalement ces flashback instaure un rythme de lecture tel qu'on reste en haleine jusqu'au verdict du procès, un style rudement bien mené.
Je conseille fortement cette pièce !
Et selon vous, qu'est-ce un homme ?