Contraction - Patricia Cottron Daubigné
J'ai décidé de prendre un mot par page de Croquis-Démolition, de la page 9 à la page 47, puis d'écrire un nouveau poème en replaçant un mot par vers. Sachant qu'il y a des pages sans textes, j'ai pris et réutilisé 27 mots dans le désordre, ce qui donne 27 vers.
Les uns et les autres d'une file d'ouvriers Les yeux au sol, leurs âmes brûlées, Leurs coeurs dans le vide, continuaient A se diriger vers la sortie, le dos courbé. L'état ne leur laissait que leurs corps, Leurs esprits étant partis avec leur espoir, Ne pouvant être sauvés par leur amour. L'état les a poussés au chagrin. Les machines qu'ils tenaient entre leurs mains Ont fait d'eux des robots plus que des humains. Destin d'ouvrier depuis leur enfance, Licenciés au profit de l'argent. Résignés à choisir la violence, Descendent dans les rues doucement. L'état les confronte à l'oubli Et oublie volontiers leurs familles qui Bientôt, prendront la route du paradis... L'état les laisse dans le mensonge Parmi tant d'autres. Ils ne sont que des noms, Des noms rentrant chez eux couverts de honte. L'état, de leur peine a tiré sa joie. De leur travail ils ont étés esclaves, Leurs gueules sont les témoins de leurs entraves. Leur usine finira sans doute en cendres, Et ne laissera que l'image des ténèbres. L'état encaisse et laisse aux sortants, Une atmosphère funèbre...