Centon - Lambert Barthélémy
Les mâcheurs de lys
ont tracé rivières
et déserts
aux creux des mains
qu'on leur tendait
Avec la serpente des morts
on passe avec
l'étrange bougie
bourrant nos poches
de noix d'argile
La blessure donne les images
mais s'éveille sans mots
la blessure engendrée par l'énigme
La rivière claque
ses signes la délabrent
combien de temps peut noyer
un caillou
On la cloue sans glisser l'oeil
on lui donne un adieu de
bois et d'incrustations
et d'eau par gouttes
on chante comme
les bêtes tristes
on lit toute une vie
dans la langue des chiffres
la pluie a cédé toutes les odeurs
j'ai pourtant peine à discerner
ce lieu où crie où ripaille
le temps: bonne chère
des vautours de roc
à regarder les pettes
que blanchissent les songes