Apartés- Le jeu de l'amour et du hasard, II, 3
Scène 3, Acte II
Arlequin. Vous vous trompez, prodige de nos jours, un amour de votre façon ne reste pas longtemps au berceau ; votre premier coup d'oeil à fait naître le mien, le second lui a donné des forces et le troisième l'a rendu grand garçon ; tâchons de l'établir au plus vite, ayez soin de lui puisque vous êtes sa mère.
Lisette.Trouvez -vous qu'on le maltraite, est il si abandonné ? à part : Il est vrai que je trouve ce petit jeu amusant, mais le bougre est gourmand !
Arlequin. En attendant qu'il soit pourvu, donnez lui seulement votre belle main blanche pour l'amuser un peu.
Lisette. Tenez donc, petit importun. (A part) Décidément je me plais de plus en plus à être Dame ! Madame risque fort de ne pas apprécier cela, mais c'est bien trop plaisant pour m'en importuner ! (A Arlequin) Puisqu'on ne saurait avoir la paix qu'en vous amusant.