Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pages

Archives

Publié par Charlotte

 

 

Brest. Beau temps aujourd’hui, normal c’est les vacances.

Je travaille à mon autobiographie demandée par le professeur de français. Un travail comme un autre ? Non. Ici c’est pertinent. Ca me concerne, c’est vivant. Ma vie ? C’est beaucoup, comme pas assez. Le plus loin, c’est quand j’ai atterri sur terre, là c’est vraiment lointain.

 

Née un 9/09/1991. Clinique Pasteur. Brest. Il est 21h, maman accouche d’une petite tête blonde aux grandes oreilles : mes géniteurs m’ont appelée Charlotte. Pas d’hésitation, Charlotte c’est beau, original. La famille vient nous voir dans la chambre de la clinique : on me touche les mains, s’émerveille devant mes petits petons. Moi je ne m’en occupe pas : je dors. J’ai pleuré toute la nuit, essayé de comprendre ce qui m’arrivait : pourquoi ce changement brutal d’environnement. Alors maintenant, j’ai à faire. Toute une vie m’attend à ce que j’ai compris ; pas la peine de stresser alors ?

 

Longtemps j’ai essayé d’écrire, pour une sorte de journal intime. Je me disais qu’un jour, quand je quitterais la Terre j’aimerais qu’un homme, ou une femme qui m’appréciait ou pas, me lise, et découvre des bouts de ma vie, de ce que j’ai aimé et détesté, et que se redessine un portrait de ma personne. Mais j’ai ensuite pensé que (même) pour moi j’aime relire, me remémorer des instants précieux et uniques de ma vie. D’ailleurs, plus particulièrement dans ma jeunesse, puisque c’est dans cette période que l’on goûte à tout. Ce qui est bon comme le contraire. Le temps m’aura sûrement manqué ou je l’ai pas saisi à temps peut-être.

 

Oui, le temps m'aura fait défaut. Il y a eu l'hiver, et son mois de janvier. Il faisait froid, les gens étaient malades, les malades mouraient. Ce doit être ainsi depuis la nuit des temps. Papou n'est pas en forme depuis plusieurs mois, moi non plus. Il tombe, se fait mal, n'a plus d'appétit, sauf quand ses petits-enfants lui rendent visite, par roulement à chaque vacances. Mais les choses empirent, on doit maintenant l'hospitaliser : "C'est une question de sécurité", nous a dit son médécin. Je refuse de le voir, j'ai peur d'avoir mal. Son visage est empli de tuyaux d'oxygène, d'antibiotiques. Il dort souvent. Mais de toute façon il va sortir bientôt. Quelques jours s'écoulent. On nous annonce alors une tumeur au cerveau. Mon Dieu, si j'avais su...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Il s'est battu toute sa vie, aujourd'hui il rend les armes"








Ca doit être ça, le mot de la fin.


 

 

 

Aujourd’hui il fait beau. Aujourd’hui j’aime écrire et raconter. Mais qu’à ma feuille. Avant, il y avait mon Papou, je sais qu'il m'écoute toujours, et sais me comprendre. Mais il y aussi ma feuille. Elle, c’est la seule qui m’écoute, sans commenter, sans juger, qui se contente d’apprécier, ou non.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Ca doit etre tellement dur à accepter enfin si on peut accepter çà
Répondre
L
c est vraiment beau,et dur :/ mais tu as raison sur le fait que ta feuille est vraiment la seule a qui tu peux faire totalement confiance,a chaque moment
Répondre
B
c'est gégnial !
Répondre