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Incipit autobiographique - "Tout le monde..."
Tout le monde, ou une grande
partie de ce monde dira que la plus belle chose qui lui soit jamais arrivée est leurs enfants ou alors une promotion. Certains diront que c'était leur mariage et d'autres trouveront autre chose
à dire. On commence sa vie à la naissance, certes, mais prend-on conscience de la vie immédiatement ? Ou lorsque quelque chose nous arrive ? On peut ne pas se rendre compte de cette prise de
conscience. Certains commencent à vivre à vingt ans, quand l'amour leur fait pousser de jolies ailes, d'autres vivent dès quinze ans et ne s'arrêtent plus
jamais, et certains naissent puis meurent psychologiquement. Certains sont nés, ont vécu et ont perdu l'envie de vivre.
Je suis née le Jeudi cinq Mars mille neuf cent quatre vingt douze, à Ploemeur. Dans le journal, à la rubrique météo, et surtout d'après les informations de ma mère, il faisait assez beau, pas très chaud mais le temps était clair. Je suis née par césarienne, une semaine plus tard que prévu et j'ai mis la vie de ma mère ainsi que la mienne en danger. Mon père ne m'a pas pris dans ses bras et mon frère ne comprenait pas vraiment ce qui venait de se passer. En fait ce n'est pas vraiment mon frère, nous avons la même maman. Mais dans la vie il n'y a pas de " demies " personnes, il y a des êtres entiers et à part entiere. Alors certains diront que c'est mon "demi-frère ", moi je dirais que c'est mon frère. D'avoir toujours eu à me justifier par rapport à ce " demi " quelque chose, à fait naître un sentiment étrange en moi. Devoir protéger mon aîné de neuf ans. Alors aucune parole blessante, humiliante ou autre ne devait être dite sous peine d'une gifle ou d'une morsure bien méritée.
Et une partie de moi est morte, le Vendredi vingt-six août deux milles cinq, quand mon âme soeur, ma chair et sang, ma moitié et mon frère est parti du jour au lendemain à l'autre bout du monde. C'était ma vie, mon moteur et mon sang. C'était mes tripes ! Alors il est parti le jour de son vingt-deuxième anniversaire. Il était quatre heures du matin lorsque l'hotesse annonce que le vol au départ de Nantes à destination de Paris CDG, à ouvert l'embarquement. Il y avait la porte face à moi lorsqu'il s'est levé du siège et qu'il nous a embrassés pour la dernière fois, qu'il nous a serrés dans ses bras et nous a murmuré de jolies choses. Et quand ce fut mon tour, il m'a serrée tellement fort que la respiration m'en manquait et que les larmes montaient sans que je ne puisse les retenir et elles coulaient. Il m'a murmuré toutes les jolies choses qu'il avait sur le coeur " Tu es ma petite soeur et tu resteras ma petite soeur. Ne deviens pas comme tout le monde. " et qu'il voulait me dire avant de partir. Puis il s'est retourné, il a marché vers l'escalator, il ne s'est même pas retourné. L'escalator l'a emmené, jusqu'au dernier moment tout est resté concentré, tout bouillonnait mais rien ne sortait, pas même une parole. Ses cheveux ont disparu et à ce moment là, j'ai senti mon coeur se déchirer comme si on venait de m'arracher ma moitié. Tout a explosé à l'intérieur, je suis sortie comme possédée et j'ai hurlé. J'ai la gorge nouée et les yeux un peu embués d'en parler. Je sais que certaines personnes dont je lis les autobiographies ont peut être vécu des moments pires que moi, et si vous saviez comme je m'en veux de devoir parler de moi, parce que je déteste ça, parler de ma vie. Alors je parle du moment qui pour l'instant m'a le plus émotionnellement touchée. Parce que même si ça ne fait pas ma vie, c'est le début de ce que je suis.
En fait ma vie commence tout simplement maintenant, je vis depuis Août deux milles sept et vous faites partie de ma vie.
Je suis née le Jeudi cinq Mars mille neuf cent quatre vingt douze, à Ploemeur. Dans le journal, à la rubrique météo, et surtout d'après les informations de ma mère, il faisait assez beau, pas très chaud mais le temps était clair. Je suis née par césarienne, une semaine plus tard que prévu et j'ai mis la vie de ma mère ainsi que la mienne en danger. Mon père ne m'a pas pris dans ses bras et mon frère ne comprenait pas vraiment ce qui venait de se passer. En fait ce n'est pas vraiment mon frère, nous avons la même maman. Mais dans la vie il n'y a pas de " demies " personnes, il y a des êtres entiers et à part entiere. Alors certains diront que c'est mon "demi-frère ", moi je dirais que c'est mon frère. D'avoir toujours eu à me justifier par rapport à ce " demi " quelque chose, à fait naître un sentiment étrange en moi. Devoir protéger mon aîné de neuf ans. Alors aucune parole blessante, humiliante ou autre ne devait être dite sous peine d'une gifle ou d'une morsure bien méritée.
Et une partie de moi est morte, le Vendredi vingt-six août deux milles cinq, quand mon âme soeur, ma chair et sang, ma moitié et mon frère est parti du jour au lendemain à l'autre bout du monde. C'était ma vie, mon moteur et mon sang. C'était mes tripes ! Alors il est parti le jour de son vingt-deuxième anniversaire. Il était quatre heures du matin lorsque l'hotesse annonce que le vol au départ de Nantes à destination de Paris CDG, à ouvert l'embarquement. Il y avait la porte face à moi lorsqu'il s'est levé du siège et qu'il nous a embrassés pour la dernière fois, qu'il nous a serrés dans ses bras et nous a murmuré de jolies choses. Et quand ce fut mon tour, il m'a serrée tellement fort que la respiration m'en manquait et que les larmes montaient sans que je ne puisse les retenir et elles coulaient. Il m'a murmuré toutes les jolies choses qu'il avait sur le coeur " Tu es ma petite soeur et tu resteras ma petite soeur. Ne deviens pas comme tout le monde. " et qu'il voulait me dire avant de partir. Puis il s'est retourné, il a marché vers l'escalator, il ne s'est même pas retourné. L'escalator l'a emmené, jusqu'au dernier moment tout est resté concentré, tout bouillonnait mais rien ne sortait, pas même une parole. Ses cheveux ont disparu et à ce moment là, j'ai senti mon coeur se déchirer comme si on venait de m'arracher ma moitié. Tout a explosé à l'intérieur, je suis sortie comme possédée et j'ai hurlé. J'ai la gorge nouée et les yeux un peu embués d'en parler. Je sais que certaines personnes dont je lis les autobiographies ont peut être vécu des moments pires que moi, et si vous saviez comme je m'en veux de devoir parler de moi, parce que je déteste ça, parler de ma vie. Alors je parle du moment qui pour l'instant m'a le plus émotionnellement touchée. Parce que même si ça ne fait pas ma vie, c'est le début de ce que je suis.
En fait ma vie commence tout simplement maintenant, je vis depuis Août deux milles sept et vous faites partie de ma vie.
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