Poème d'Arthur Rimbaud
Ma bohème
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !

Habité par des pensées bohèmes,
J'aime me réciter ces vers parfois
Quand mes pensées s'éteignent ou germent.
S'envolent, décollent...Ici ou là.
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Génie précoce, Arthur Rimbaud a rapidement manifesté une violente révolte contre l'ordre social, le conformisme
et la religion.
Ses premières fugues, qui expriment une période de recherche pour l'auteur sont retracées dans « Ma Bohème », élaboré en 1870.
Dès lors si cette fugue est d'abord une rupture du poète avec son monde, le rapport que l'auteur entretient avec celui-ci et qui lui procure bonheur et liberté, nous amène à réfléchir sur la quête d'un idéal.
Ses premières fugues, qui expriment une période de recherche pour l'auteur sont retracées dans « Ma Bohème », élaboré en 1870.
Dès lors si cette fugue est d'abord une rupture du poète avec son monde, le rapport que l'auteur entretient avec celui-ci et qui lui procure bonheur et liberté, nous amène à réfléchir sur la quête d'un idéal.

Habité par des pensées bohèmes,
J'aime me réciter ces vers parfois
Quand mes pensées s'éteignent ou germent.
S'envolent, décollent...Ici ou là.
Emmanuel