E-réputation de Julien Sorel - Réseaux sociaux par Audrey
M. Julien Sorel,
Nous vous écrivons aujourd’hui afin de vous informer que nous ne sommes pas en mesure de vous accepter pour ce poste. Non pas en raison d’un mauvais dossier, mais en raison de publications compromettantes que nous avons trouvées sur Instagram. En voici des exemples incontestables. Nous en sommes désolés mais nous refusons votre candidature, sans retour possible.
Sincères salutations.
La direction des Ressources humaines
Julien voulut avoir recours à ses petits pistolets
Il fut conduit à la prison.
C’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
Cher Julien,
J’espère que tu te portes pour le mieux, et que tu arrives à atteindre tes objectifs dans ta vie. Mais ce n’est pas pour cela que je t’écris aujourd’hui, en effet cela faisait un moment que nous n’avions pas parlé et je commençais à m’inquiéter pour toi. Je suis donc allé rendre visite à ton vieux père et il m’a dit que tu n’étais plus ici. Il m’a conseillé d’aller voir chez M. De Rênal et à partir de là, j’ai suivi le chemin que tu as fait depuis ton départ de la maison. Alors si je t’écris aujourd’hui, c’est que j’ai eu vent de certaines informations te concernant qui me déplaisent fortement pour certaines d’entre elles.
Pour commencer, je ne t’écris pas pour te réprimander mais plutôt pour te conseiller. Tout d’abord, en me rendant chez M.De Rênal, j’y ai trouvé sa femme, Louise de Rênal. Elle m’a parlé de toi et des bienfaits que tu avais apporté à ses enfants. Cependant, j’ai fini par m’entretenir avec son mari et il n’était pas du même avis te concernant. Il m’a informé que tu avais entretenu une relation cachée avec sa propre femme alors qu’il t’avait embauché pour apprendre la latin à ses enfants. Cette dame ne mérite pas tant de mal, elle est tout ce qu’il y a de plus doux et délicat et elle pourrait voir sa réputation réduite à néant simplement pour être avec toi. Alors s’il te plaît Julien, tu sais ce que tu as à faire, ne laisse pas ton cœur briser la vie de cette femme. Tu devrais tout arrêter et ne plus remettre les pieds à Verrières. Comme tu as pu le constater, les nouvelles vont vite et cette histoire se répand de plus en plus, même M. de Rênal est au courant, tu vas être envoyé ailleurs, alors ne te laisse pas nuire à ta propre réputation et à celle de cette femme qui n’a rien demandé.
Écoute ta raison plus que ton cœur, j’espère que tu prendras la bonne décision,
Ton coach personnel.
(Livre 1, plusieurs chapitres sont pris en compte)
Qu’importe à mon mari les sentiments que je puis avoir pour ce jeune homme
Cher Julien,
C’est encore moi. Ces derniers temps je me vois obligé de t’écrire de nombreuses lettres car tu fais les choses pas comme il le faudrait. Alors comme j’ai pu l’entendre, après cette pauvre Mme de Rênal voilà que tu t’en prends au cœur de la fille du marquis ? Julien, je sais bien que c’est compliqué de faire machine arrière étant donné la situation de Mathilde. Oui, je suis au courant, cette jeune femme porte ton enfant. Alors je te conseille de prendre tes responsabilités et de fuir avec elle. Si tu ne sais pas où aller, rejoins-moi en haut de la colline où tu allais souvent contempler le paysage dans deux jours, au lever du soleil. Nous irons la chercher et je vous aiderai à trouver un lieu sûr où vous pourrez construire une vie ensemble, avec votre enfant. Prends avec toi le strict minimum et fais toi discret, les autres doivent vous oublier et vous ne devrez pas attirer l’attention sur vous une fois ailleurs. Tout se passera bien, je te l’assure, vous pourrez vivre heureux.
A bientôt Julien, je sais que tu feras le nécessaire,
Ton coach personnel.
(Livre 2, Chapitre 32, page 519)
il est le père de mon enfant.
Cher Julien,
Je t’ai attendu en haut de la colline et tu n’es pas venu. Je me suis douté que ce n’étais pas cela que tu avais décidé au départ, alors je me suis rendu en ville et je suis allé voir Mathilde. Elle m’a dit que son père avait reçu une lettre venant de Mme de Rênal disant que tu étais mal intentionné et que ton seul objectif était l’argent, pour lequel tu étais prêt à séduire n’importe quelle femme dans la maison pour gagner la confiance de la famille afin de monter dans la société. J’ai eu cette lettre entre mes mains et elle a dit, je cite, “c’est à l’aide de l’hypocrisie la plus consommée, et par la déduction d’une femme faible et malheureuse, que cet homme à cherché à se faire un état et à devenir quelque chose.” Alors, maintenant que la chose est dite, je t’en conjure, n’agis pas sur le coup de la colère. Mathilde t’attend, elle t'a envoyé une lettre pour te rappeler auprès d’elle, je te conseille de revenir pour mettre les choses au clair avec elle et essayer de raisonner son père. La diplomatie passe avant la violence et l’impulsivité. N’en voulez pas à cette femme, elle est malheureuse et a été mal influencée et conseillée. Si tu as besoin d’aides ou d’autres conseils, n’hésite pas à t’en remettre à moi.
Fait le bon choix et surtout fais attention à toi. Bonne chance à vous deux.
Ton coach personnel.
(livre 2, Chapitre 35 page 538→lettre de Mme de Rênal / page 537→mot de Mathilde)
Tout est perdu, lui écrivait Mathilde ; accourez le plus vite possible, sacrifiez tout, désertez s’il le faut.
Cher Julien,
J’ai appris l’incident qui s’est produit récemment. Je vois que tu n’as pas suivi mon conseil et je comprends les raisons qui t’ont poussé à passer à l’acte même si tu n’aurais jamais dû. Ce qui t’es arrivé n’était qu'un simple malentendu et tu m’en vois désolé. J’espère que cette prison où je t’ai envoyé cette lettre n’est pas trop inconfortable, en tout cas tu ne mérite pas une telle humiliation. Alors je crois en toi, tu es fort, tu nous l’as montré à multiples reprises, et tu vas t’en sortir. Comme c’est peut-être l’une des dernières lettres que je t’écris, j’ai décidé de te dire réellement ce que je pense de toi. Je sais que malgré ton entêtement, ton impulsivité, ton orgueil, ton esprit rebelle et les nombreux ennemis que tu t’es mis à dos, je sais que tu resteras fort et ambitieux. Bats-toi Julien comme tu sais le faire. Tu es têtu et tu sais t’accrocher. Tu es intelligent et tu fais preuve d’esprit. Alors reste fier et va jusqu’au bout. Tu vas t’en sortir : garde la tête haute.
Moi en tout cas je crois en toi, j’espère de tout cœur te revoir au plus vite. En attendant accepte mes plus humbles salutations et au revoir.
Ton fidèle coach personnel.
(Livre 2, Chapitre 35, page 540)
il tira sur elle un coup de pistolet
Je meurs après avoir soldé mon compte envers l’humanité