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Publié par Juline

 

Cet article de presse retrouvé en ligne

menacera-t-il l'ascension sociale

du héros de Stendhal ?

 

E-réputation - Julien Sorel dans la presse par Juline

 

Paris

18 Juillet 1830

 

Cher Julien,

 

J’espère que tout se passe pour le mieux. Je t’écris car je n’ai plus de nouvelles de toi, et étant ton coach personnel, je me devais de te contacter. La dernière fois que nous nous sommes vus, tu étais à ce séminaire à Besançon. Entre nous, je suis au courant de ton adoration pour ce général compromettant. Si tu veux mon avis, un métier dans l’Église n’est pas compatible avec cette idéologie. De plus, je sais que tu aimes des écrivains considérés comme barbares au sein de cette institution. Cela peut devenir dangereux pour toi Julien. Je ne leur fais pas confiance, et tu devrais faire de même. Tu es tombé sur un examinateur conciliant à ton épreuve, il ne t’a fait qu’une remontrance sur « le temps perdu à ces études profanes » (Livre I, Chapitre 29, page 245). Tu te dois de quitter le séminaire et Besançon.

J’ai aussi connaissance d’un de tes secrets : ta relation avec Mme de Rênal. C’est une femme respectable, qui ne mérite pas de voir sa réputation salie pour une vaine amourette. Je te conseille vivement d’arrêter de la voir. Tu as quitté Verrières, mais des rumeurs tournent ici, c’est comme cela que je le sais. La première au courant était Élisa, une des domestiques, qui en avait parlé aux deux curés (« D’elle-même, cette fille avait eu l’excellente idée d’aller se confesser à l’ancien curé Chélan et en même temps au nouveau, afin de leur raconter à tous les deux le détail des amours de Julien » Livre I, Chapitre 23, page 192), et à M. Valenod, qui lui peut nuire à sa réputation, et à la tienne en passant. Ils ont envoyé une lettre anonyme à M. de Rênal, en expliquant la situation, c’est pour cela que tu as été envoyé en pension au séminaire.

En parlant d’amour, il me semble avoir entendu dans un café à Paris qu’un certain Sorel était parti avec la fille d’un marquis. Est-ce toi ? Après avoir fait chavirer le cœur d’une bourgeoise de ta ville natale, tu le reproduis dans la capitale ? Et en plus, j’ai entendu dire qu’elle porte ton enfant (« Elle se trouva enceinte et l’apprit avec joie à Julien », Livre II, Chapitre 32, page 516). Quitte la ville avec elle, et installe toi à la campagne. Personne ne vous connaîtra, et vous n’aurez pas de problèmes. Je souhaite cependant que tu me répondes et que tu me dises où tu t’installeras avec ta nouvelle famille. Je passerai vous voir sous peu.

Je sais que tu t'en remettras, tu es un homme fort, tu l'as prouvé à maintes reprises. Tu sais te battre, j'ai connaissance de tes capacités en tir et en escrime, et tu as du cran. Ton comportement envers le chevalier de Beauvoisis l'a assuré : tu ne t'es pas découragé en apprenant son rang, et même si tu as reçu "une balle dans le bras" (Livre II, Chapitre 6, page 328), je reste fier de toi. Cependant, méfie toi de ne pas en abuser. Tu es quelqu'un de fier et ambitieux, et certaines personnes ne l'apprécient pas, tu en as déjà fait les frais, par exemple au séminaire où un de tes collègues t'a poussé sous l'orage (Livre I, Chapitre 27, page 229). Ainsi, continue à te cultiver, c'est ton atout principal, et c'est grâce à cela que tu t'en sors, mais reste humble. 


Prend bien soin de toi et à très bientôt,

 

Ton coach

 

E-réputation - Julien Sorel dans la presse par Juline
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