E-réputation de Julien Sorel par Maud
Voici une lettre de refus d'embauche
reçue par Julien Sorel
durant son parcours professionnel.
Un article de presse, retrouvé en ligne,
serait-il la cause de ce refus ?
Monsieur,
Merci pour l’attention et l’intérêt que vous avez portés à notre société. Malheureusement, nous ne pourrons donner suite à votre candidature.*
Cordialement,
La direction des ressources humaines de la société.
*La lettre de refus est volontairement générale et sans arguments précis, car légalement si les mœurs et la morale ne sont pas en dehors de la loi, cela ne peut pas être un motif de non-embauche.
3 conseils à Julien Sorel
1) D'une certaine manière, les femmes qu'il fréquente ne sont qu'un prétexte pour se promouvoir socialement. Contrairement à un simple paysan qui voudrait améliorer sa condition, Julien cherche, lui, toujours plus de gloire. Le désir de pouvoir et d'ambition est le contraire de la véritable affection et de la passion. Ces sentiments sont poussés à l'extrême, voire contradictoires puisque Julien veut tuer Mme de Rênal : « […] il tira sur elle un coup de pistolet et la manqua ; il tira un second coup, elle tomba. » (livre 2, chapitre 35, l.184-186). L’ambition prend le dessus sur ses sentiments. Or cette ambition poussée à l’extrême finira par l’emmener en prison et jusqu’à le tuer. Il est également intéressant de noter que Julien ne réalise ce qu'il ressent vraiment que lorsqu'il est en prison. C’est pourquoi je lui conseillerai de prendre du recul, et de ne pas s’emporter, à ses risques et périls. L’ambition c’est bien, mais il faut savoir garder les pieds sur terre et réfléchir à deux fois avant d’agir.
2) Julien veut contrôler. Mais il ne faut pas toujours être dans le contrôle. Il est important des fois de simplement vivre et laisser faire la vie et de prendre les choses comme elles viennent. Ne pas toujours avoir le contrôle, ce n’est pas une faiblesse.
3) Julien est passé à côté de l’amour vrai, celui de madame de Rênal : « L’ambition était morte en son cœur, une autre passion y était sortie de ses cendres ; il l’appelait le remords d’avoir assassiné madame de Rênal.
Dans le fait, il en était éperdument amoureux. Il trouvait un bonheur singulier quand, laissé absolument seul et sans crainte d’être interrompu, il pouvait se livrer tout entier au souvenir des journées heureuses qu’il avait passées jadis à Verrières ou à Vergy. Les moindres incidents de ces temps trop rapidement envolés avaient pour lui une fraîcheur et un charme irrésistibles. Jamais il ne pensait à ses succès de Paris ; il en était ennuyé. »
Nous voyons ici qu’il regrette. Il aurait pu éviter de passer à coté de l'amour s'il avait réussi à dévoiler ses sentiments et s'il avait mis un peu de coté son ambition qui a fini par le tuer.
Bilan Final :
Julien est un jeune homme timide, fragile, sans expérience de la vie, il lui arrive même de pleurer à plusieurs reprises au début du roman. Notamment dans le livre 1 au chapitre 6, où il y est décrit comme un être fragile avec une grande sensibilité, pleurant devant le portail des de Rênal : « […] la figure d’un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. » l. 4. De plus, il entretient une relation chaotique avec son père et ses grands frères. C’est pour cette raison notamment que Julien n’a pas le sentiment d’appartenir à sa famille. Il se présente comme appartenant à une autre « race » que celle de Sorel. Il préfère lire plutôt que de travailler avec son père. Il est à la recherche d’une nouvelle identité, d’un lieu plus familier et précieux, plus noble.
Il peut aussi être lâche (par exemple les moments où il évite Mme de Rênal ou Mathilde de la Mole après avoir été ridicule). Son ridicule peut être excusé de fait de son origine sociale, ce qui expliquerait une faible maîtrise des codes sociaux de la haute société, et donc le fait d’être maladroit à certains moments (par exemple la scène de la chute à cheval ou la scène du tailleur).
Il aussi caractérisé par son hypocrisie : « Ces messieurs reprochaient unanimement à Julien l'air prêtre: humble et hypocrite. ». Il a soif de gloire et veut à tout prix gravir l’échelle sociale, dans le monde de la haute société, pour se faire une place il faut parfois jouer de cela. Par exemple à Paris où tout est superficiel, Julien étant de base un fils de charpentier doit ressembler à ce qu’il n’est pas pour intéresser.
Cependant malgré le fait que dans cette société (haute société) il faut paraître plutôt qu’être, le silence est un des points récurrents chez Julien. En effet il a dû mal à se dévoiler, il n’avoue ni l’amour, ni l’affection qu’il porte à Mme de Rênal. Il apprendra à séduire en se donnant par exemple le défi de tenir la main de Mme de Rênal devant son mari. Nous pouvons voir que malgré son avantage physique la séduction n’est pas son atout principal puisqu’il a du mal et doit même se convaincre de manière radicale de passer à l'action : « Au moment précis où dix heures sonneront, j'exécuterai ce que, pendant toute la journée, je me suis promis de faire ce soir, ou je monterai chez moi me brûler la cervelle ». Or c’est le contraire avec Mathilde, il lui déclare ses désirs et ses rêves. On le voit plus courageux et offensif (courage qui d’ailleurs sera mis en avant lors de sa scène d’exécution . Ce n’est plus le même, il est plein d’énergie et de rêves. L’ambition est aussi un de ses point forts. Il n’est parti de rien (paysan) et a réussi de différentes manière à s’élever dans la société (devenant précepteur chez Mr de Rênal, il vit ensuite un séminaire avant de devenir secrétaire chez le Marquis de la Mole). Il est certainement beaucoup aidé par sa beauté mais surtout par son intelligence et sa culture flamboyante, faisant de lui un jeune homme prometteur mais malheureusement sa maladresse due à son statu social, ses erreurs de jugement, son orgueil et son ambition vont lui nuire.