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Publié par Ajyad et Antoine

i-clash - Phèdre par Ajyad et Antoine

 

Phèdre est une pièce de théâtre qui a été écrite en 1677 par Jean Racine. Racine est un dramaturge français du classicisme. Cette pièce est une tragédie qui raconte l’histoire de Phèdre, une femme qui éprouve un amour interdit pour son beau-fils Hippolyte. Cet amour n’est pas réciproque, car Hippolyte est amoureux d'Aricie. Dénoncé à tort par Oenone, ce dernier est envoyé par son père Thésée en exil à Trézène. Attaqué par un monstre marin, il meurt après avoir été traîné par ses chevaux. Phèdre avoue la vérité à Thésée et se suicide.

 

Ma réplique préférée : Acte I, scène 3

 

« Tu connais ce fils de l’Amazone,

Ce prince si longtemps par moi-même opprimé ? »

 

Cette réplique est le premier aveu de Phèdre vis à vis de sa « malédiction », de son amour . A travers celle-ci, Phèdre déclare à Oenone mais aussi au public, au lecteur, qu’elle aime son beau-fils. Elle déclare son péché comme elle le considère, l’amour incestueux qu’elle éprouve et qui la paralyse. De plus, cette réplique est une périphrase, ce qui révèle combien Phèdre se sent coupable, elle n’ose pas révéler le nom de son « amant ». Cette citation peut être considéré comme le premier tourment ou plutôt l’ouverture de la porte à la tragédie que vivra Phèdre. A partir de ce moment, on peut comprendre que la fatalité aura un rôle très important et que de ses mains elle se jouera de Phèdre, car cette dernière semble manipulée par celle-ci. Elle semble désemparée face à « l’amour » qu’elle éprouve, qu’on peut comparer à une obsession mais qui hélas n’aboutira jamais.

 

Ce passage a eu un impact particulièrement important sur moi de par sa portée et son implication qui choque. J’ai vu en cette déclaration un signe de folie chez Phèdre car je ne comprends pas de quelle manière une femme peut aimer le fils de son mari. De plus, cela semble tourmenter Phèdre d’une manière qu’aucun mot ne peut décrire, voila pourquoi je pense que décrire cet amour comme une malédiction est particulièrement juste. De ce passage, je vois aussi la culpabilité qu’éprouve Phèdre, elle n’ose pas prononcer le nom de son amour, c’est comme si elle essayait de faire face a sa malédiction mais sans y arriver. Et j’ai trouvé ce dilemme qui règne en Phèdre particulièrement intéressant, je l’ai visualisée comme une femme enchaînée et qui essaie de s’en défaire.

 

Globalement, j’ai trouvé cette réplique comme une bonne représentation de la tragédie, car celle-ci semble donner porte au destin, un destin fatale et tragique.

 

Ajyad

 

Ma scène préférée : Acte 5, scène 7

 

Cette scène est la dernière de la pièce, celle du dénouement. En effet, Phèdre révèle à Thésée la sombre vérité : « il faut rompre un injuste silence » (l1617). Elle avoue que c’est elle qui éprouvait des sentiments amoureux envers Hippolyte et non l’inverse comme Oenone le prétendait. Thésée se rend compte de son erreur et s’en veut terriblement d’avoir  fait condamner son fils (« je l’ai condamné !» (v 1620)) en demandant à Neptune d’abattre sa colère sur lui. Hippolyte a été attaqué par un monstre marin, il s’est défendu vaillamment mais est mort trainé par ses chevaux.  Avant son aveu à Thésée, Phèdre s’est empoisonnée, il lui reste peu de temps avant de mourir pour parler : « les moments me sont chers,  écoute moi, Thésée «  (1622). Phèdre meurt : « elle expire seigneur ». Thésée est indifférent à la mort de Phèdre, il se recueille sur la dépouille de son fils mort : « allons de ce cher fils embrasser ce qui reste » (1649) et veut  lui « rendre les honneurs qu’il a trop mérités ». (1651)

Cette scène finale est ma préférée car la vérité est enfin dévoilée ce qui rend justice  à Hippolyte : son honneur et sa moralité sont rétablis.  Cette scène confirme que la pièce est une tragédie : tous les personnages traversent une crise personnelle. Phèdre meurt en révélant son amour incestueux et impossible pour Hippolyte et les mensonges d’Oenone. Phèdre veut mourir tout en innocentant Hippolyte : « il n’était pas coupable » (1619). Elle veut rétablir la vérité sur « ce fils chaste et respectueux » (1623).  Hippolyte est mort car il a subi les conséquences des mensonges d’Oenone. La scène est particulièrement émouvante car Thésée est effondré par la mort de son fils qu’il a lui-même causée. Il décide de lui rendre honneur : « rendons-lui ».

Le dénouement a toutes les caractéristiques d’une tragédie classique.  Il est rapide et complet, on passe en quelques tirades de l’ombre à la lumière, du mensonge à la vérité. Les agissements de tous les personnages sont mis en lumière et expliqués. Ce dénouement m’inspire de la terreur et de la pitié. Phèdre meurt victime de sa passion mais surtout de la vengeance  et de la malédiction de la déesse Vénus. Phèdre a été le jouet d’une déesse, ce qui nous la rend plus humaine.   De même, le désespoir de Thésée qui est responsable de la mort de son fils m’inspire de la pitié.  

Antoine

 

 

Clash numérique

 

i-clash - Phèdre par Ajyad et Antoine
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i-clash - Phèdre par Ajyad et Antoine
i-clash - Phèdre par Ajyad et Antoine

 

Création visuelle

 

i-clash - Phèdre par Ajyad et Antoine

 

On a choisi cette image car celle-ci dépeint l’atmosphère et les émotions sombres qui règnent lors de cette opposition. Cette photo d’une chambre prise le soir est représentative de la situation dans laquelle se déroule ce conflit.

Oenone et Phèdre sont dans leurs chambres respectives lorsqu'une nuit fatidique, une lutte verbale a lieu entre les deux par SMS. Les maisons illuminées que l’on voit à travers la fenêtre font le contraste entre leur opposition et la vie, le monde qui lui suit son cours de manière interrompue et intransigeante. C’est pour mettre en avant le relief entre leur lutte qui représente leur entière réalité sombre et l’extérieur qui lui est lumineux. C’est une image qui de par ses contraste décrit de manière forte l’opposition.

De plus, leur antagonisme a lieu juste avant le suicide d’Oenone, cette dernière annonce a Phèdre qu’elle veut mettre fin a ses jours. On peut imaginer que cette chambre qui semble le reflet d’une réalité sombre, d’un profond désespoir est le lieu qui prendra la vie d’Oenone.

 

Réflexions

 

Plusieurs crises personnelles sont au centre de la tragédie Phèdre de Racine.

Tout d’abord, il y a celle de Phèdre illustrée par son amour impossible car incestueux envers son beau fils Hippolyte. Phèdre est à la fois rongée par la culpabilité de cet amour orchestrée par la déesse Vénus et l’impossibilité de lutter contre celui-ci.  Cet amour déclenche une crise personnelle chez Phèdre qui  entraine à son tour une série de crises personnelles chez tous les personnages de la pièce. Ce qui la transforme en  crise familiale.

Phèdre « n’est ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente », car elle subit une malédiction divine. Elle prend une série de mauvaises décisions car elle se laisse guider par sa passion et est mal conseillée par Oenone. Ces décisions ont des conséquences dramatiques sur l’entourage familial de Phèdre et  conduisent Oenone et Hippolyte à la mort.  Cependant,  Phèdre ne supportant  pas la culpabilité d’avoir causé la mort de son bien aimé, décide d’avouer la vérité à son mari Thésée avant de se donner la mort.  La crise personnelle de Phèdre s’est en partie résolue car Phèdre a réussi à avouer à Hippolyte les sentiments qu’elle éprouvait pour lui.  Néanmoins, cet amour incestueux n’est pas réciproque et Hippolyte est horrifié par la confession de Phèdre. Sa crise personnelle ne peut donc pas se résoudre positivement, elle  y met fin en se donnant la mort. 

Hippolyte connait deux crises personnelles : son amour impossible pour Aricie et la découverte de l’amour que sa belle-mère, Phèdre, éprouve pour lui.  Hippolyte est secrètement  amoureux d’Aricie mais cet amour est  « politiquement » impossible bien que celle-ci éprouve également des sentiments pour   Hippolyte. Ces deux crises personnelles avec son amour impossible pour Aricie et l’amour incestueux de Phèdre vont s’entremêler et déclencher de nombreux quiproquos qui vont le conduire à sa perte. Les plus importants ont lieu entre Thésée et Hippolyte : Hippolyte tente d’expliquer à son père son amour interdit pour Aricie alors que celui-ci suite aux révélations de Phèdre pense qu’il s’agit de l’amour d’Hippolyte pour sa belle-mère. Très en colère de la trahison supposée de son fils, Thésée appelle la colère de Neptune sur lui, ce qui va entrainer sa mort.  Là encore, la crise personnelle d’Hippolyte déclenche une crise familiale qui  se résout par sa mort.  

Ainsi,  Thésée a perdu son fils Hippolyte et sa femme Phèdre. C’est un père désespéré et malheureux. Il est  rongé par la culpabilité d’avoir été manipulé par les déclarations d’Oenone qui lui ont fait prendre une décision fatale en appelant la colère de Neptune sur Hippolyte. Les déclarations finales de Phèdre lui permettent d’évoluer et d’affronter la mort d’Hippolyte en lui rendant hommage. 

 

 

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