i-clash - Conversation après un enterrement par Maïna et Lilou D.
La pièce de théâtre Conversation après un enterrement a été écrite par Yasmina Reza en 1986 et jouée pour la première fois le 15 janvier 1987 au théâtre Paris-Villette à Paris. La pièce est un huis-clos qui raconte le deuil de Simon WEINBERG et le jour où ses enfants, frère, amants etc… se retrouvent pour célébrer son deuil dans le jardin de la maison familiale.
Confrontations, rencontres, souvenirs et émotions se rassemblent durant cette longue journée.
Mon personnage préféré :
Mon personnage préféré est Nathan, tout d’abord par ce que je trouve qu’il endosse à merveille son rôle d’ainé. Il est là pour sa fratrie malgré les gros différents avec Alex. On sent qu’il prend la responsabilité de père maintenant qu’il est décédé. C’est mon personnage préféré car en tant qu’ainée, j’ai réussi à me retrouver en lui dans le moment où il doit gérer sa sœur et son frère, ses responsabilités. On le voit dès la première scène lorsque qu’il demande à Alex d’où il vient comme si il lui devait des comptes ou encore, toujours dans la première scène lorsque ce que cela dérape un petit peu et qu’il dit à Edith dans un premier temps « Laisse le … » ( p.47 ) pour tenter d’éviter que cela parte en vrille. Puis lorsqu’Alex commence vraiment à s’énerver, pour couper court il demande à Edith ; « Tu fais un café Edith ? » ( p. 47 ). On voit dès le début qu’il a le « pouvoir » de diriger en quelque sorte son frère et sa sœur et qu’il ne prend pas parti pour l’un ou pour l’autre. Malgré qu’il ne soit pas toujours un bon frère (surtout au sujet d’Elisa), il essaye de garder une figure d’ainé présent.
Ma réplique préférée :
Ma réplique préférée est une réplique d’Alex qui se trouve à la page 57. La voici :
« Tu sais le plus incompréhensible ?… J’ai envie de lui demander pardon… Quand il était malade, je venais m’asseoir sur son lit, incapable de trouver les mots, j’ai voulu un jour lui prendre la main, il a bougé pour replacer son drap ou la couverture… Je n’ai pas insisté… »
Je trouve cette réplique d’Alex d’une profonde frustration et tristesse. En la lisant, je l’ai trouvé forte, j’ai tout de suite eu de la pitié pour Alex mais également de la colère, lui qui n’a pas insisté pour avoir un geste de tendresse envers son père mourant. Pour moi, dans un telle situation où on risque de perdre un proche, c’est le moment de dire pardon, de mettre sa fierté de côté pour la personne qu’on aime et qu’on ne verra plus. C’est tout là la faute d’Alex à mon goût. Il s’en rend compte d’où les nombreux points de suspension. Il a honte d’avouer cela à son oncle, je le comprends. Un tel sentiment de culpabilité peut suivre la personne jusqu’à la fin de sa vie. C’est dur de l’atténuer. C’est donc pour cela que j’ai éprouvé de la pitié et de l’empathie pour le jeune homme. Jusque là, je n’aimais pas trop le personnage d’Alex, je le trouvais froid et tendu. Pourtant, avec cette réplique, j’ai compris d’où venaient cette tension et cette colère. Pour finir, cette réplique illustre bien le fait que les personnes que l’on peut cataloguer comme « méchantes » ou « mauvaises » ont toutes une douleur en elles qui éveille cette méchanceté. Elle m’a donc plongé directement dans la psychologie des personnages, dans la neutralité des situations et surtout dans la compréhension de chaque parole des membres de la famille.
Clash numérique
entre Alex et Nathan :
Création visuelle :
Nous avons choisi cette photographie pour illustrer l’opposition au sein de la famille car les poupées russes sont un symbole mondial de l’ordre, du rangement, d’une tradition qui ne peut pas être transformée. Pourtant il suffit de placer au centre de cet ordre croissant une autre poupée russe n’ayant aucun rapport avec les autres pour que la tradition soit changée et qu’il ne s’agisse plus de poupées russes basiques.
Dans la pièce de théâtre c’est tout à fait la même chose. L’opposition est due à un changement. A une apparition soudaine qui vient bouleverser les liens familiaux. Ces poupées russes n’ont, à cause de l’apparition d’une nouvelle, plus les liens qui les unissent. C’est la même situation dans la famille avec l’arrivée d’Élisa. Elle n’a pas sa place et donc crée une crise familiale.
Réflexions
Fans cette pièce on parle de crise à la fois personnelle et familiale. En effet chaque personnage présente des signes d’une crise personnelle.
Alex se trouve face à un dilemme. Soit s’en prendre à son frère et lui faire payer une telle trahison, celle de coucher avec la fille qu’il aime lui, au risque de briser les liens fraternels qui unissent les deux frères. Soit s’en prendre à Élisa pour la même raison, au risque cette fois-ci de la perdre complètement malgré les sentiments qu’il éprouve à son égard. Ce dilemme entraîne chez Alex un conflit avec lui même car il ne veut ni perdre son frère ni celle qu’il aime. Il se trouve donc tiraillé entre les sentiments de la colère et ceux de l’amour. Ce dilemme définit la crise personnelle chez Alex et se définit par une limite de la parole. En effet ses phrases sont courtes et sèches, ce qui montre la colère et la peur de parler plus au risque d’en dire trop. Il est constamment dans la provoque et la moquerie des autres, ce qui illustre le manque de confiance en lui et donc une crise personnelle.
Nathan, lui, fait également face à une crise personnelle, celle de la quête d’une identité, d’une place au sein de la famille. Depuis le décès de leur père, il ne sait pas s’il doit garder la place de grand-frère ou alors remplacer la place du père. Il n’est pas en accord avec le sentiment familial qui voudrait que tous soient soudés en tant que frères et sœurs face à un décès brutal. Pourtant Nathan, lui, remet en question son identité et sa place au sein de cette famille attristée.
Enfin, Édith fait également face à une crise personnelle, même si elle est moins marquée dans la pièce de théâtre. Tout comme Alex, elle est confrontée à un dilemme inconfortable. Ayant un œil extérieur sur la situation de ses deux frères, elle hésite entre prendre la défense d’Alex, comprenant son sentiments de trahison, ou prendre celle de Nathan, voulant son bonheur amoureux.
Ces crises personnelles deviennent familiales, de par l’opposition de point de vue de chaque membre, les problèmes de communication que l’on constate tout au long de la lecture, ainsi qu'’un rapport de force et de rivalité pour savoir la place qu’on occupe dans la famille. Cela se manifeste par des limites de parole de chaque personnage. En effet les répliques sont courtes sèches. Elles sont également provocantes, ce qui illustre les rivalités familiales. Cela fait ressentir chez le lecteur les tensions qui règnent dans la famille. Cela donne également lieu à des scènes d’affrontement verbal notamment de points de vue différents. Certaines tensions sont illustrées par la stichomythie, donc l’échange rapide et sec de répliques.
La crise porte sur un amour impossible. Les deux frères aiment la même femme et on tous deux eu une aventure avec elle. C’est en quelque sorte un triangle amoureux. On peut lui donner le sens que les liens fraternels peuvent ou non être brisés par un amour impossible et que malgré les liens forts qui les unissent, ces liens peuvent être affaiblis par la jalousie.
La crise ne se résout pas au sein de la pièce de théâtre car il n’y aura jamais de confrontation entre les deux frères. Elle manque à la pièce même si, en tant que lecteur, on l’imagine automatiquement. La crise ne se résout pas dans la pièce mais dans la tête du lecteur.
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