Déclaration des droits de Geneviève, Louise, Thérèse, Eugénie par Maeva

Le bal des folles écrit par Victoria Mas en 1977, est un roman historique, singulier, engagé et un plaidoyer féministe. C’est une fiction qui dénonce les conditions de vie de la femme et qui prône la liberté et le combat face à l’oppression.

Ce livre suit le destin de femmes victimes d’une société masculine au 19e siècle qui leur interdit toute déviance et les emprisonnes. On parle de La salpêtrière appelée « le bal des folles » qui est un bal qui se déroule chaque année, ou le tout Paris se rend pour danser sur des airs de valse et de polka accompagnées de femmes déguisées en colombines ou en gitanes. Mais tout ça n’est qu’une expérimentation organisée par Charcot qui est un adepte de l’exposition des fous et qui n'a pas une sincère envie de guérir et d'aider ces femmes.

Préambule :

Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas moins ce droit. Dis-moi ? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ?

Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits.

Les personnages féminins de romans, représentantes des mères, des filles, des sœurs, constituées en Assemblée internationale, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs.

En conséquence, l’Assemblée internationale des personnages féminins de romans reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les Droits suivants de Louise, Thérèse, Eugenie, Geneviève personnage du roman Le bal des folles de Victoria Mas.

Article premier. - Nulle femme ne peut être arrêtée ou enfermée en raison d'un comportement dit "déviant" sans certificat médical, ni outrage à la loi.

Prenons le cas d'Eugénie qui arrive a communiquer avec les esprits, elle se fait interner à la Salpetrière sans raisons valables, car à cette époque les femmes qui sortaient un peu trop des normes installées par la société étaient exclues et se faisaient arrêter. Elle n'a à aucun moment transgressé la loi ou eu un comportement dangereux pour autrui. Cela montre que les femmes sont constamment dans la crainte de s'exprimer par peur d'être jugées, méprisées et même enfermées.

Comme on peut le voir dans cet extrait d'une discussion entre Geneviève, une fonctionnaire au sein de la Salpetrière et le père d'Eugenie Francois Clery qui parle de la raison de l'internement de sa fille.

"Votre fille a-t-elle déjà fait des crises - fièvre, évanouissement, contracture " "Non. Elle est normale...Seulement, comme je vous l'ai dit, elle prétend voir les défunts. Depuis des années" page 79

Francois Clery est conscient que sa fille est normale mais à cause de l'honneur de sa famille qu'il doit conserver il décide de renier sa propre fille.

Article 2. - Toute femme étant internée pour un trouble neurologique doit bénéficier d'un réel traitement

Les femmes internées à la salpêtrière sont là uniquement pour être soignées mais le docteur Charcot veut seulement faire des expérimentations sur ses patientes pour son travail. Par exemple Louise, une internée suite a des crises de panique et d'hystérie dues a un viol par son oncle, se fait hypnotiser par le docteur Charcot, ce qui lui provoque de violentes crises au lieu de la soigner.

photo du bal de la mi-carême

Article 3. - Les femmes doivent pouvoir jouir des mêmes droits et des mêmes libertés que les hommes

Dans ce livre, aucun homme n'est interné à la Salpetrière, ce qui prouve bien que les femmes et les hommes n'ont pas les mêmes libertés et les mêmes droits. Je pense que même si un homme venait à avoir des troubles neurologiques il ne serait pas interné car les femmes sont sous la soumission des hommes et n'ont pas les mêmes obligations. Elles ne sont pas autorisées a avoir un comportement déviant des normes de la société.

Article 4. - Une femme internée pour de réels problèmes psychiatriques ne doit pas être exposée comme une vulgaire bête de foire.

Pendant le bal de la mi-carême appelé le bal des folles, les aliénées sont conviées. Mais le seul but de ce bal est que tous les habitants de paris viennent observer ces femmes comme une sorte d'exposition, elles sont presque considérées comme des bêtes de foire. Les médecins n'éprouvent pas un réel désir de les soigner, ils préfèrent faire des expériences en les poussant parfois à bout.

Pendant le bal de la mi-carême, l'une des aliénées est prise de violentes contractions, les bourgeois sont fascinés par ce soit disant spectacle et n'ont même pas un peu d'empathie envers cette femme.

"on s'exclame, on rougit, on applaudit, on se décrispe" page 225

Ils ont applaudi comme si c'était un spectacle

Article 5. - La libre communication des pensées et des opinions est un droit fondamental pour la femme.

Pendant un repas entre Eugenie, Théophile son frère et François Cléry leur père, Théophile dit qu'il va se rendre dans un salon-débats pour échanger ses idées avec d'autres personnes. Son père ne veut pas qu'Eugenie s'y rende et dit qu'il faut à la France une jeunesse réfléchie et sous entend que cette jeunesse réfléchie ne concerne pas les femmes.

"Lorsque vous évoquez une jeunesse réfléchie, vous parlez des garçons et des filles, n'est ce pas, papa ?"

"Je te l'ai déjà dit: la place des femmes n'est pas en public."

"Il est triste d'imaginer Paris fait seulement d'Hommes"

"Cesse Eugenie"

"Les hommes sont trop sérieux, ils ne savent pas s'amuser. Les femmes savent être sérieuses, mais elles savent rire également" page 25

Il sous-entend que les femmes ne peuvent pas exprimer leurs opinions car leur place n'est pas en public.

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