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Publié par Oéna

Déclaration des droits de Defred par Oéna
  • Présentation

J’ai décidé de travailler sur le livre de Margaret ATWOOD, La servante écarlate de son titre d’origine The Handmaid’s Tale. Ce livre est paru pour la première fois au Canada en 1985 dans sa langue d’origine l’anglais. Le livre que j’ai lu est une nouvelle traduction faite par Michèle Albaret-Maatsch. 

La servante écarlate - The Handmaid's Tale de Margaret Atwood (nouvelle traduction).

La servante écarlate - The Handmaid's Tale de Margaret Atwood (nouvelle traduction).

La date précise de ce roman ne nous est pas distinctement donnée mais nous pouvons penser que l’histoire se déroule dans les années 90/2000. C’est la même chose pour le lieu mais on en vient à deviner qu’elle se passe dans ce qui été autrefois Boston pendant la République de Gilead.

Ce roman parle d’une Amérique où une tragique chute de la fécondité prend place. Les femmes en état de féconder sont alors réduites à l’état d’esclaves sexuelles qui mettent leurs corps au service de Commandants et de leurs femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants. Lorsque le personnage principal, Defred, est seule dans sa chambre le soir, elle se remémore le temps où les femmes avaient encore leurs droits comme écrire, lire et travailler…

 

  • Préambule :

 

Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas moins ce droit. Dis-moi ? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents ?

 

Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ; reconnais tes droits.

 

Les personnages féminins de romans, représentantes des mères, des filles, des sœurs, constituées en Assemblée internationale, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs.

 

En conséquence, l’Assemblée internationale des personnages féminins de romans reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être suprême, les Droits suivants de Defred et des femmes personnages du roman La servante écarlate de Margaret Atwood.

 

  • Articles de la Déclaration :

 

Article 1 :

 

Toutes les femmes doivent expressément pouvoir exercer la liberté d’expression sans retenue sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

 

Ceci évoque le fait que dans le livre, les femmes n’ont pas le droit d’exprimer librement leurs opinions sous peine de représailles. Ce n’est pas seulement le cas des femmes mais aussi des hommes. Ils sont constamment surveillés et s'ils dérogent aux règles ils sont exécutés et leurs corps sont exposés en public sur le Mur pour montrer l’exemple.

 

 « Ces hommes à ce qu’on nous dit, sont aussi coupables que des criminels de guerre. Que leurs actes aient été légaux à l’époque ne les absout pas : leurs crimes sont rétroactifs. Ils ont commis des atrocités et doivent servir d’exemples, pour les autres.

[…]

Ce que nous sommes censées éprouver devant ces cadavres, c’est de la haine et du mépris ». (page 84)

 

Article 2 :

 

Toutes les femmes, dont Defred, doivent avoir le droit de disposer de leur corps comme elles le souhaitent sans qu’il soit la propriété de quiconque notamment celle d’un homme.

 

Ici cet article fait référence aux femmes comme Defred, les servantes écarlates qui mettent leurs corps au service des Commandants afin de leur permettre d’assurer leur descendance. Ce qui est inadmissible, c’est le fait de ne pas pouvoir disposer de son corps comme on le souhaite. D’être alors réduit à l’état d’objet. Comme si sa seule utilité était d’enfanter et qu’elle n’éprouvait rien.

 

 

Article 3 :

 

Toutes les femmes, dont Defred, qu’elles soient fertiles ou non, ne doivent pas être exclues, elles naissent et doivent demeurer libres et égales aux hommes devant la loi.

 

Cet article fait référence aux Unfemmes, c’est-à-dire les femmes qui ne sont pas ou plus en mesure de féconder. Ce qui est injuste, c’est qu’elles sont rejetées pour le fait d’être fertiles. Ce qui ramène encore une fois au fait qu’elles sont vues seulement comme des objets. La valeur de la femme serait seulement le pouvoir d’enfanter. Et au contraire si elle ne peut pas il n’y a aucune utilité et donc on se débarrasse d’elle.

 

Déclaration des droits de Defred par Oéna

 

Article 4 :

 

Les femmes comme Defred doivent avoir le droit d’accéder à la culture sans subir de représailles quelles qu’elles soient. Les femmes comme Defred doivent exercer leur droit de lire, d’écrire et de communiquer avec autrui librement.

 

Dans le livre les femmes comme Defred, n’ont pas le droit de parler aux autres à part aux servantes. Elles n’ont pas le droit de lire, on voit alors qu’on leur retire la liberté de se faire une quelconque opinion. Ce qui renvoie à leurs retirer la liberté d’expression. On peut trouver un exemple durant un passage où Defred trouve un mot écrit à l’intérieur de la penderie de sa chambre :

« Je ne savais pas ce que ça voulait dire, ni même dans quelle langue c’était. J’ai pensé que c’était du latin, mais je n’ai jamais étudié le latin. Pourtant, c’était un message écrit, de ce fait même interdit, et qu’il n’avait pas encore été découvert ». (page 113).

« Parfois, je chante dans ma tête; un air lugubre, funèbre,presbytérien :

Divine Grâce, ô la douceur de tes accents

A sauvé le misérable que j’étais

J’étais perdu, mais me voici sauvé

J’étais ligoté, mais je suis libre à présent.

Je ne sais pas si les paroles sont correctes. Je ne me les rappelle pas. On ne chante plus ces chansons en public,surtout celles qui utilisent des termes tels que libre. Elles sont jugées trop dangereuses. Elles sont l’apanage des sectes interdites. » ( pages 115 à 116).

 

 

Article 5 :

 

Les femmes doivent avoir le droit de se déplacer librement sans aucune limite.

 

Cet article fait référence au fait que dans le livre de Margaret Atwood, les servantes écarlates, n’ont pas le droit de se déplacer librement. On perd vraiment toute la notion de liberté, si minimale soit-elle.

 

 

Article 6 :

 

Les femmes ne doivent pas êtres punies injustement pour quelque chose qu’elles n’ont pas commis.

 

J’ai décidé de faire référence avec cet article, à un passage du livre qui m’a profondément marqué :

« « Mais c’était la faute à qui ? Demande Tante Helena en levant un doigt boudiné.

- Sa faute à elle, à elle, on chante à l’unisson.

- Qui les a provoqués ? »

Tante Helena affiche un grand sourire, elle est contente de nous.

« C’est elle. C’est elle. C’est elle.

Pourquoi Dieu a-t-il permis que quelque chose d’aussi horrible se produise ?

-Pour lui donner une leçon. Une leçon. Une leçon. » » (page 144).

Ce passage ce passe lors d’un événement appelé Témoignages. C ‘est une fille du nom de Janine qui raconte avoir été victime d’un viol collectif à l’âge de quatorze ans et qui a par la suite subi un avortement. Les Tantes s’occupant d'elle leur apprennent que c’est entièrement de sa faute si elle s’est faite violer. Qu’elle mérite de subir ce qu’elle endure, qu’elle mérite de souffrir que c’est sa punition d’avoir cherché à se faire violer. Ce qui pour moi en tant que femme est absolument répugnant. Pour moi c’est vraiment la pire chose dans ce moment là qu’on puisse dire à la victime. Je ne comprends vraiment pas comment on peut dire à une personne qu’elle l’a cherché. En plus d’être un fait complètement faux et absurde, le fait de le dire à la victime va lui entrer dans la tête jusqu’à ce qu’elle même y croit. Imaginez être à la place de cette personne, qu’on vous dise que vous l’avez cherché, que c’est de votre faute, à force vous allez vous dire qu’ils ont raison. La victime va être dégoûtée de soit, que ce soit de son corps ou tout son être en général. Ce qui psychologiquement est très dur à supporter. Parce qu’au lieu de l’aider ils l’enfoncent encore plus dans son calvaire.

J’ai donc choisi d’écrire cet article, faisant référence à ce passage, pour dénoncer les injustices commises envers les femmes.

 

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