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Publié par Adèle

Cas de conscience de Julien Sorel par Adèle

Livre I – Chapitre 5 - Page 31 (édition Folio + Lycée)

"En sortant, Julien crut voir du sang près du bénitier, c’était de l’eau bénite qu’on avait répandue : le reflet des rideaux rouges qui couvraient les fenêtres la faisait paraître du sang.

Enfin, Julien eut honte de sa terreur secrète.

Serais-je un lâche ! se dit-il, aux armes !

Ce mot si souvent répété dans les récits de batailles du vieux chirurgie n’était héroïque pour Julien. "

 

Cas de conscience de Julien Sorel par Adèle

Serais-je un lâche ! Aux armes !

Suis-je lâche de ne pas m’enfuir maintenant ? Je laisse mon père négocier mon prix, cet homme qui m’a toujours méprisé. Mon avenir ne devait pas être ainsi. Napoléon serait parti, il aurait eu le courage que je n’ai pas aujourd’hui. Je me plaindrai bientôt de ce manque de bravoure, lorsque je me laisserai réduire à manger avec les domestiques. Quel destin !

Il marqua une pause en regardant les murs de l’église.

J’erre dans ces lieux où je trouvais un horizon, cette liberté m’est volée et je les laisse me mépriser. Quel sens donné-je à cette admiration si ce n’est pour en tirer un exemple, un chemin à suivre ? J’abandonne sans même essayer, jamais je ne serai ce que j’aspire à devenir. Je croyais jusqu’ici cacher derrière mon hypocrisie religieuse faite de récitations parfaites de textes sacrés et de faux sentiments pieux, mon désir de combattre, ce secret, cet idéal, ma raison d’être. Serait-ce la trahir que de me laisser faire précepteur dans une famille monarchiste ?

Hier, je voulus renoncer à tout cela. Maintenant, je doute et regrette, trop tard et tant pis. Demain, je serais parmi mes ennemis qui croiront me posséder, je ne ferai qu’attendre le moment de partir vers une vie de service, pieux ou militaire et d’enfin m’accomplir.

Aux armes !

Il se leva et marcha rapidement vers la maison de M. de Rênal.

Malgré ces belles résolutions, dès qu’il l’aperçut à vingt pas de lui, il fut saisi d’une invincible timidité. La grille de fer était ouverte, elle lui semblait magnifique, il fallait entrer là-dedans. »

Cas de conscience de Julien Sorel par Adèle
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