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Publié par Maëlyss

Cas de conscience de Mme De Rênal par Maëlyss

Texte page 72 avant le monologue :

 On s'assit enfin, Mme De Rênal à côte de Julien, et Mme Derville près de son amie. Préoccupé de ce qu'il allait tenter, Julien ne trouvait rien à dire. La conversation languissait.

  Serai-je aussi tremblant, et malheureux au premier duel qui me viendra? se dit Julien, car il avait trop de méfiance et de lui et des autres pour ne pas voir l'état de son âme.

  Dans sa mortelle angoisse, tous les dangers lui eussent semblé préférables. Que de fois désira-t-il pas voir survenir à Mme de Rênal quelque affaire qui l'obligeât de rentrer à la maison et de quitter le jardin ! La violence que Julien était obligé de se faire était trop forte pour que sa voix ne fût pas profondément altérée; bientôt la voix de Mme de Rênal devint tremblante aussi, mais Julien ne s'en aperçût point. L'affreux combat que le devoir livrait à la timidité était trop pénible pour qu'il fût en état de rien observer hors lui-même. Neuf heures trois quarts venaient de sonner à l'horloge du château, sans qu'il eût encore rien osé. Julien, indigné de sa lâcheté, se dit: Au moment précis où dix heures sonneront, j'exécuterai ce que, pendant toute la journée, je me suis promis de faire ce soir, ou je monterai chez moi me brûler la cervelle.

  Après un dernier moment d'attente et d'anxiété, pendant lequel l'excès de l'émotion mettait Julien comme hors de lui, dix heures sonnèrent à l'horloge qui était au-dessus de sa tête. Chaque coup de cloche fatal retentissait dans sa poitrine, et y causait comme un mouvement physique.

  Enfin, comme le dernier coup de dix heures retentissait encore, il étendit la main et pris celle de Mme de Rênal, qui la retira aussitôt. 

page 72, chapitre 9, ligne 52

 

photo personnelle

photo personnelle

Ai-je le droit d'aimer un autre homme ?

 Nous sommes là, moi, Julien et mon amie Mme Derville dehors, dans le petit jardin derrière la maison, à table, il est dix heures. Sans que je m’en doute un instant, Julien m'a pris la main. Surprise sur le coup, j’ai paniqué. J'ai eu peur que quelqu’un nous voit. Et puis tous mes sentiments se sont mélangés, donc je l’ai retiré. Il doit le prendre mal. Mais en même temps qu’est-ce qu’il croyait que j’allais faire ? Je suis marié à M. De Rênal et si M. De Rênal apprenait ça il le tuerait et moi-même par la suite. J'aime M. de Rênal mais je ne cesse de penser à Julien. Il hante mes pensées, mes nuits, mes rêves, je ne sais pas ce qu’il m ’arrive je ne contrôle plus rien. Cet homme me rend folle, il me fait perdre tous mes moyens. Je suis très rarement comme cela. En fait non, je n’ai jamais été comme cela. Il réveille en moi des sensations dont je n’aurais jamais pensé qu’elles existaient.

Il me fixe. Il doit se demander pourquoi j'ai retiré ma main. Je n'ose même plus le regarder dans les yeux depuis qu'il a essayé de me la prendre. Il m'intimide. Et pourtant, il a 10 ans de moins que moi. Mais quand je le vois j'en perd mes moyens. C'est plus fort que moi, il m'attire. Il a un visage si doux et un sourire à en tomber par terre. C'est sûr que toutes les femmes tombent amoureuses quand elles le voient et rien que d'y penser cela me rend folle. Il faut que j'arrête de penser comme ça, c'est très mal, j'ai péché. Pourtant, je crois bien que j’ai aimé quand il m’a pris la main. C’était seulement quelques secondes mais j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti auparavant. Je le regarde et je n'avais jamais remarqué qu'il avait de si beaux yeux. 

  Il faut que je prenne une décision. Aller vers le jeu de séduction de Julien c'est-à-dire lui prendre la main si il réessaye ou alors ne pas répondre à ses avances et rester droite.  L’amour est plus compliqué que ce que j’imaginais. Depuis le début de ma relation avec M de Rênal jamais je n'ai eu de choix difficile à faire. Peut-être parce que je ne l'aime pas réellement ? C’est bizarre mais l'attirance que j'éprouve envers Julien est plus forte que tout et c'est sûrement mal ce que je vais dire mais si il réessaye de me prendre la main je ne refuserai pas cette fois. Cela voudra dire que je trompe mon mari M. De Rênal. Mais réfléchissons bien, j’aime réellement Julien, je n’ai jamais aimé quelqu’un comme lui, Dieu comprendra mon acte et me pardonnera.

Cas de conscience de Mme De Rênal par Maëlyss
Cas de conscience de Mme De Rênal par Maëlyss
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