Cas de conscience de Julien Sorel par Lou

partie 2 chapitre 41 : Le jugement

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Comme le président faisait son résumé, minuit sonna. Le président fut obligé de s’interrompre ; au milieu du silence de l’anxiété universelle, le retentissement de la cloche de l’horloge remplissait la salle.

Voilà le dernier de mes jours qui commence, pensa Julien. Bientôt il se sentit enflammé par l’idée du devoir. Il avait dominé jusque-là son attendrissement, et gardé sa résolution de ne point parler ; mais quand le président des assises lui demanda s’il avait quelque chose à ajouter, il se leva. Il voyait devant lui les yeux de madame Derville qui, aux lumières, lui semblèrent bien brillants. Pleurerait-elle, par hasard ? pensa-t-il.

Le Rouge et le Noir/Chapitre LXXI - Wikisource

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Le monologue décisif de Julien Sorel

avant son discours à son procès

Ils parlent. Ils parlent et me rabaissent. Eux, ceux de la haute bourgeoisie. Ceux qui se prennent pour de grandes personnes importantes, qui dirigent leur petit monde. Nous ne sommes pas naît dans la même classe sociale, mais nous avons tous des valeurs à respecter. Aujourd’hui, je sais que je suis là pour l’acte que j’ai commis, j’étais furieux et cela arrive à tout le monde n’est-ce pas ? Le principal c’est que ma chère Mme de Rênal ne soit pas morte de ces balles que je lui ai tiré. Non ? Alors pourquoi est-ce qu’ils me mettent en position d’infériorité par rapport à eux. Personne n’a le droit de me juger en tant que tel ! Moi aussi j’ai ma place dans cette société ! Mais apparemment leurs droits et leurs valeurs ne sont pas à la hauteur des miennes. Si ils continuent ainsi ils verront à qui ils ont à faire. Moi, Julien Sorel, un homme plein de principes, je vais leur montrer qui je suis vraiment et personne ne pourra m’en empêcher. Mais je crains que cet acte empire la situation... Mais je dois agir, je ne vais pas me laissait faire quand même.

J’ai peur de regretter, c’est vrai que ma situation est déjà assez difficile. Mais les laissaient agir serait lâche de ma part de leur donner raison. Alors je vais le faire. Je suis un homme intelligent et plein de courage alors ce n’est pas de pauvres bourgeois qui vont me faire peur. Ma place dans ce monde est aussi importante que la leur. En prenant cette décision, je vais représenter toutes ces personnes qui ont peur de se défendre et qui se taisent à jamais. Le discours que je m’apprête à faire sera en l’honneur de tous ceux qui n’ont pas eu le courage de le faire avant moi. Je serai le messager d’une population qui s’est tue devant ces hommes qui prennent des décisions injustes et qui utilisent leurs pouvoirs de bourgeois pour faire régner l’ordre, leur ordre. C’est décidé je vais le faire.