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Cas de conscience de Julien par Clément D

Chapitre 9 ; Page 72 ; ligne 45

Après un dernier moment d’attente et d’anxiété, pendant lequel l’excès de l’émotion mettait Julien comme hors de lui, dix heures sonnèrent à l’horloge qui était au-dessus de sa tête. Chaque coup de cette cloche fatale retentissait dans sa poitrine, et y causait comme un mouvement physique.

Cas de conscience de Julien par Clément D

La main de Mme de Rênal

 

Dois-je le faire ? Ai-je le droit de le faire ? Puis-je prendre la main de Mme de Rênal ? J'ai envie de le faire mais est-ce raisonnable ? Je pense que non. Mais j'en ai envie, en a-t-elle envie, elle ? Est -ce que Mme de Rênal le veut ? Si je le fais, que peut-il bien m'arriver ? Un rejet de sa part, la fureur de M. de Rênal, après tout je ne suis que le précepteur de ses enfants, je ne suis pas quelqu'un d'important. Ce ne serait pas raisonnable de notre part car je suis précepteur et c'est la personne qui m’emploie, ce n'est pas une relation digne de son rang. Mais en même temps si je ne prends pas sa main maintenant, quand le ferai-je ? S'il y a bien un moment, c'est celui-là. Je n'aurais jamais de réponse si je n'essaye pas, il faut que j'aie une réponse, c'est important à mes yeux. Pourquoi suis-je amoureux de cette femme ? Pourquoi elle ? Et pas une autre ? Il y en a d'autres, des femmes, pourquoi est-ce de Mme de Rênal dont je suis amoureux ? C'est bon, c'est décidé, je vais le faire, je vais prendre sa main et on verra ce que l'avenir nous réserve.

 

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