Butinage Alvéole Ouest - Pesto
À sa lecture, ce passage de l'Alvéole 2 page 33 m'a fait un effet, et j'ai alors choisi d'en parler. Tout d'abord, cette phrase m'a interpelé car elle vient expliquer un terme en comparant l'idée qu'il exprime à une recette culinaire (ce qui a éveillé mon appétit).
En effet, dans les répliques précédentes est évoqué le verbe « pestonner », qui vient exprimer la pensée d'Amélie. Seulement Éric ne le comprend pas, et alors Amélie le lui définit par la citation précédente. Ce néologisme « pestonner », pour être défini, est comparé à une recette de pesto, pour illustrer simplement une idée complexe à définir.
Pour définir correctement son néologisme, Amélie, non seulement vient le comparer à une partie de recette de pesto mais y ajoute les termes « piler » et « dépiler » qui, d'usage sont utilisés en cuisine mais ici, ces verbes viennent qualifier « l'autre » comme un être humain. À cela elle complète le fait d'être « pilé et dépilé » par plusieurs comparaisons qui forment une gradation « comme du basilic, comme de l'ail, comme des pignons. ». Dans cette phrase, le groupe nominal « l'autre » est ce qui nous permet de passer de la recette à une transcription, un équivalent dans le monde social. On comprend que lorsque l'on vient « piler et dépiler » l'autre c'est bel et bien l'écraser socialement, rendre les pauvres plus pauvres, les misérables plus miséreux c'est d'une crise sociale dont parle Amélie.
Les différentes comparaisons viennent appuyer cette idée d'écrasement, d'appauvrissement qui ne fait que croître comme le montre la gradation. La pensée d'Amélie est très claire et lorsqu'elle dit « ce pesto mondial », en réalité elle parle de la mondialisation du capitalisme et ses conséquences chez les plus pauvres. On comprend alors que le néologisme que fait Amélie est pour exprimer le ras-le-bol d'un système social qu'elle juge défectueux, problématique et patriarcal, incapable de s'affranchir du conservatisme. C'est parce qu'Amélie a fait passer une idée sociale forte derrière une partie de recette que j'aime autant cette citation. Nous comprenons avec elle à quelle sauce le système nous mange.