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Publié par Lou-Ann

Juste la fin de la pièce II, 4 par Lou-Ann

 Écriture d’appropriation :

Juste La Fin De La Pièce, Scène II, 4

 

LOUIS. -  Je marche dans le gravier. Je pars. Je monte dans le taxi. 
Les regrets brouillent mes pensées. 
J’aurais dû. 
Je dois.
Le taxi s’éloigne encore de la maison. Encore.
J’aurais dû.
Ce sentiment me tord l’estomac.
Le chauffeur allume la radio. 
Michel Foucault, le philosophe, est mort.
Le sida.
Une association est en train de se créer.
« Aides. »
J’ai besoin d’aide. 
Il faut leur dire. Je dois leur dire. 
J’interpelle le chauffeur. Il s’arrête, je descend. Je cours. 
De nouveau le crissement des graviers. 
Mes pas s’accélèrent, le bruit résonne. 
Je suis effrayé. 
- vraiment terrorisé -
La porte est face à moi. 
Il faut le faire, même si cette peur me paralyse.

ANTOINE.- Catherine et moi allions partir. 
Que fais-tu devant la porte alors que tu viens de prendre un taxi ?
Alors.
Tu pars ou tu restes ?
Tu nous abandonnes ?
- encore -

LOUIS.- Je ne sais pas.
(je suis perdu).

SUZANNE.- Qu’est-ce que tu as ?
Tu n'as pas l’air bien.

LOUIS.- Michel Foucault est mort. 

ANTOINE.- Qui est ce ?

LOUIS.- Un philosophe.
Connu.
Le sida.

ANTOINE.- Tiens donc. 
(e sida, quelle honte !).

LA MÈRE.- Laisse-le, Antoine.

SUZANNE.- Pourquoi est ce que cela te touche autant ?
Pourquoi.

LOUIS.- Je ne sais pas.
(je sais)

ANTOINE. - Tu pars ou tu restes ?

CATHERINE.- Antoine. 

LOUIS.- Je vais partir.
Je vais bientôt partir.
(s'il savait !)
( s'il savait que je ne vais pas partir
comme il l’entend,
là tout de suite.)

LA MÈRE.- Louis, 
Qu’est ce qui se passe ?

LOUIS.- C’est la fin du monde, de mon monde.

ANTOINE.- C’est pas comme si tu le connaissais personnellement,
ce type, 
ce... « philosophe ».
Tu es trop préoccupé par ton monde, 
ton écriture, 
tu ne pense qu’à ça, 
tu ne pense plus à nous, 
il n’y a que toi, l’écrivain.

CATHERINE.- Antoine, 
Arrête.

SUZANNE.- C’est faux,
il n’y a pas que ça.
Ça occupe pas mal de place mais il n’y a pas que ça.

ANTOINE.- Si ,sa « nouvelle classe sociale » a tout changé.

LOUIS.- Je vais mourir.

SUZANNE.- Non, 
Exagère pas, 
Antoine est juste un peu désagréable
Désagréable
Comme d’habitude.

LOUIS.- Je vais mourir
Je ne sais pas combien de temps il me reste.
Le sida.

ANTOINE.- C’est pas vrai.
Pas toi
Toi aussi
J’aurais dû m’en douter.

SUZANNE.-  Oh mon dieu
Je n’arrive pas à y croire
Non
J’ai besoin de m’isoler
Non.

LA MÈRE.- Depuis combien de temps tu le sais,
Louis,
Viens dans mes bras,
mon fils,
je ne veux pas te perdre,
toi aussi.

ANTOINE.- Catherine, on s’en va.

CATHERINE.- Pardon ?
Pourquoi
Ton frère va mourir .
Et toi tu restes de marbre.

ANTOINE.- Si il avait fréquenté les bonnes personnes
(le sexe opposé , une femme)
il en serait pas là aujourd’hui.

CATHERINE.- Comment tu peux,
comment tu peux penser une chose pareille ?

ANTOINE.- On s’en va.

CATHERINE.- Je ne partirai pas d’ici.

ANTOINE.- Très bien.

Bruit de claquement de porte.

LA MÈRE.- Que compte tu faire, Louis ?
Où va tu ?
où va tu finir ta vie ?

LOUIS.- J’ai entendu parler d’une association d’aide pour les personnes atteintes du sida. 
A Paris.
(je crois)
Je vais à Paris.
Où est Suzanne ?

LA MÈRE.- Avec Catherine,
dans la cuisine.

LOUIS.- Suzanne,
je m’en vais
à Paris.

SUZANNE.- Je viens 
et ne refuse pas,
j’ai toujours rêvé de partir,
et aussi de te connaître,
mieux.
J’ai toujours été admiratrice de ta vie,
d’avoir osé tout quitter,
et moi aussi je veux le faire.
Alors laisse moi venir avec toi.

CATHERINE.- Je suis désolée pour Antoine,
Louis.
Je suis désolée.
Je vais devoir le rejoindre.
Je le savais au profond de moi
mais j’ai agi comme si je ne savais pas.
Profite,
savoure chaque instant.
Je suis heureuse d’avoir fais ta connaissance
même si tout mène à croire que nos chemins se séparent déjà.

LOUIS.- Je suis heureux aussi de t’avoir rencontré.
Antoine…
Antoine est comme ça.
Je ne peux pas dire que je ne lui en veux pas
mais il a toujours été comme ça,
en colère contre moi,
refusant de m’écouter.

CATHERINE.- Adieu.
Adieu, Louis.


SUZANNE.- Je vais préparer mes affaires. 
Ne refuse pas Louis,
je t’en prie,
laisse moi,
laisse moi venir.

LOUIS.- Je ne refuserai pas.

LA MÈRE.- Je suppose que c’est comme ça que tout ceci,
que tout ceci devait se finir.
(je ne t’en veux pas,
Louis,
jamais.)
Je t’aime et je t’aimerai toujours,
je suis fière de toi,
et je l’ai toujours été.

LOUIS.- Moi aussi.
Je vais prendre soin de Suzanne,
( le temps qu’il me reste)
Elle…
Elle saura prendre soin d’elle ensuite.

LA MÈRE.- Adieu.

Bruit de voiture qui démarre.

Juste la fin de la pièce II, 4 par Lou-Ann

      J'ai choisi d'insérer un élément déclencheur qui va pousser Louis à avouer sa mort prochaine à sa famille : le décès d'un philosophe connu, du sida, Michel Foucault. De plus, une dispute se crée entre Antoine et Louis, ce qui va amener Louis à dire cela de manière brutale. Antoine va rejeter son frère et sa maladie pour une raison qui était malheureusement fréquente au début du VIH : l'homosexualité. Antoine ne le dira pas clairement, mais il est persuadé que la maladie de son frère est causée par une relation avec un homme, préjugé très fréquent à l'époque. C'est le cas, Louis a un amant, mais l'homophobie de son frère est ici injuste. Antoine va donc partir, laissant son frère mourant derrière lui. En revanche, le reste de la famille soutient Louis, et est attristée par cette nouvelle.

 

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