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 Juste la fin de la pièce II, 4 par Nino

Scène 4

 

LOUIS.  - Il faut que je le dise,

Il faut que je vous dise,

la vérité,

je ne peux garder ce secret qui me hante chaque jour,

qui me détruit, qui me ronge, ce secret qu’on emporte dans sa tombe, je ne le veux pas,

la mort,

elle est la cause de ma venue ici,

mais c’est moi qui ai décidé de venir,

je suis encore libre de faire mes propres choix,

de choisir.

J’avais l’envie de vous revoir une dernière fois, de me souvenir,

et même malgré cette maladie qui m’empoisonne,

c’est ce besoin qui me fait rester en vie,

je me suis dit qu’il fallait que je vous le dise,

à vous,

vous qui m’avez vu grandir, sourire, pleurer, m’éloigner aussi,

vous me connaissez à la fois peu et beaucoup,

j’ai 34 ans,

mais j’ai l’impression d’en avoir dix,

de n’avoir passé que dix années à vivre ,

cette impression de pouvoir faire encore des milliers de choses,

comme un enfant qui vient d’apprendre à marcher,

je suis triste de devoir vous dire cela,

mais c’est ainsi,

malgré tout ça je suis tout de même heureux d’avoir eu le courage d’être là,

de me tenir devant vous,

de vous dévoiler mon secret,

c’est maintenant

c’est aujourd’hui que je vous quitte,

cette fois ci pour de bon,

je vais tracer ma route seule,

vous me verrez partir loin,

m’éloigner,

de plus en plus,

vous ne pourrez pas me retenir,

je ne serai plus qu’une ombre,

qu’un souvenir,

qu'un eldorado

comme notre père je vais mourir.

 

 

ANTOINE. - Pourquoi nous dis-tu cela maintenant ?

Pourquoi ici ?

Pourquoi pas avant ?

 

LA MÈRE. - Antoine !

 

SUZANNE. - Laisse-le finir.

 

ANTOINE. - Je n’aime pas quand il nous raconte ses histoires,

il est toujours là à nous raconter ses histoires.

 

CATHERINE. - Où est-ce que tu vas ?

 

ANTOINE. - Je ne pars pas,

je reviendrai dans tous les cas,

je ne fais que ça : revenir.

 

LA MÈRE.- Je ne sais pas quoi te dire,

j’ai trop de choses à te demander, mon fils,

je suis si triste de te voir partir,

j’étais si heureuse de te revoir,

de revoir ton visage,

et voila que tu nous quittes à nouveau,

mais cette fois-ci pour de bon,

la peur,

elle me traverse,

aurai-je toujours la force de continuer à vivre sachant cela ?

je ne peut espérer que le bonheur pour toi maintenant,

le bonheur,

celui d’avoir été pour toi une mère.

J’ai comme ce sentiment de ne pas voir été assez bonne pour toi,

je ne suis pas bonne,

mais triste,

je ne sais pas si j’ai été à la hauteur pour te rendre heureux,

mais je l’espère,

je le souhaite.

 

SUZANNE. - Si tu as besoin de moi, je serai là,

je te soutiendrai,

je serai à tes cotés,

je t’accompagnerai dans ce périple que tu auras à mener,

que tu as à mener,

on a toujours besoin de quelqu’un auprès de soi,

de soutien,

je te suivrai sur la route de ton destin,

j’ai tant de souvenirs qui me reviennent,

de toi,

toi heureux,

toi triste,

toi déçu,

mécontent gai désemparé énervé,

tant de souvenirs qui me font aujourd’hui t’aimer.

 

CATHERINE. - C’est maintenant que tu reviens, toi ?

 

ANTOINE. - Oui,

si aujourd’hui,

Louis,

je me tiens devant toi les yeux brillants,

c’est qu’au fond de moi je pleure,

la tristesse,

elle m’envahit de plus en plus,

je ne sais quoi faire,

je ne sais pas quoi faire de cette émotion,

tout à l’heure je me suis énervé,

je suis parti,

et tout cela parce que ce sentiment de tristesse je ne sais comment y faire face,

je ne peux t’imaginer mort,

j’ai honte de moi,

d’avoir parfois été méchant avec toi,

mais sache que quoi qu’il arrive je t’aiderai,

je te soutiendrai.

 

CATHERINE. - Je ne te connais pas beaucoup certes,

mais je sais a quel point Antoine est réservé,

il n’aime pas parler de ça,

le fait qu’il se tienne devant toi pour te dire ça.

Ce courage,

dont toi aussi tu fais preuve,

montre bien l’amour fraternel qu’il a envers toi,

et sache que moi aussi je te soutiendrai,

je vais te soutenir,

comme ta famille,

je serai la.

 

LA MÈRE. - Sache que quoi que tu feras,

quoi que tu adviendras,

je t’aimerai toujours,

nous t’aimerons toujours.

 

 Juste la fin de la pièce II, 4 par Nino

Je n'ai pas voulu écrire une fin heureuse ou bien avec tous les personnages en colère, mais bien une fin triste. Dans cette scène j'ai voulu montrer le soutien que la famille de Louis lui apporte à travers tous les personnages, chacun a sa manière. Et surtout leur tristesse, celle de chacun d'entre eux, différente pour chaque personnage. J'ai voulu bien monter que cette mort irrémédiable, tout le monde la ressentait, tout le monde a fait chacun son tour ses adieux à Louis.

 

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