Juste la fin de la pièce II, 4 par Mehdi
LOUIS - « Attends »,
c’est ce que je me suis dit,
je ne peux pas partir comme ça,
au final je n’aurai même pas réussi,
je n’aurai même pas réussi à l’annoncer,
je ne suis qu’un lâche,
incapable,
incapable d’annoncer,
incapable d’annoncer à ma propre famille,
ma mort,
prochaine et irrémédiable,
non,
je dois le dire,
je me dois de leur dire,
plus je marche,
plus je m’avance
plus je m’éloigne,
et plus mes regrets s’accentuent,
si je ne leur dis pas je n’aurai même réussi à être l’unique messager de ma mort prochaine,
après des années,
des années d’absence,
je me dois de le faire.
CATHERINE. - Louis ?
ANTOINE. – Ben alors, Louis, t’attends quoi ?
Pourquoi tu restes planté la ?
T’oblige pas à rester pour nous, de toute façon c’est pas comme si tu nous appréciais.
SUZANNE – Antoine !
Tu peux pas te taire des fois !
LA MÈRE. – Antoine !
Suzanne !
Taisez-vous !
Je crois que Louis a quelque chose à nous dire
LOUIS. - J'ai une annonce à vous faire,
je ne sais par ou commencer,
je ne sais comment vous l’annoncer...
ANTOINE. – Bon, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?
tu vas nous la faire, ta fameuse « annonce » ?
CATHERINE. – Mais Antoine, c’est ton frère quand même,
tu pourrais le laisser finir.
ANTOINE. – Mon « frère » ?
Après des années sans même venir nous voir,
sans nous donner la moindre nouvelle,
pour moi c’est juste un étranger.
LA MÈRE. – Antoine !
Comment tu peux dire ça, c’est ton frère quand même !
LOUIS. - Je vais mourir.
ANTOINE. – Pardon ?
SUZANNE. – Tu nous fais une mauvaise blague, j’espère,
ce n’est pas possible.
LA MÈRE. – Non, mon fils, pas maintenant,
moi qui étais si heureuse de te revoir après tant de temps,
voila qu'à nouveau tu vas partir,
mais cette fois tu ne reviendras pas.
SUZANNE. – Mais tu peux toujours te soigner,
une maladie ça se soigne.
LOUIS. - Non, Suzanne,
pas cette maladie.
SUZANNE. - Oh non, ne me dis pas que tu as le ...
LOUIS. - Si,
cette maladie,
elle ne peut être soignée,
et chaque jour qui passe,
je sens mon corps partir,
se détruire,
petit à petit,
et malheureusement,
il ne me reste qu'un an,
moins d’un an,
plus que quelques mois.
ANTOINE. – Maintenant je comprends pourquoi tu es revenu,
au final ce n’est pas parce qu'on te manquait,
non loin de là, mais juste pour nous annoncer ta mort prochaine,
et dire que si je ne t’avais pas arrêté, tu serais parti sans nous le dire,
au final,
t’es qu’un lâche Louis.
LOUIS. - Oui,
tu as sûrement raison Antoine,
je suis un lâche,
je sais que je n’ai pas été un bon frère,
loin de la même,
pendant toutes ces années,
vous avez été dans l’attente de nouvelles de ma part,
et pendant toutes ces années,
vous n’avez eu aucune nouvelle de ma part,
mais si je suis revenu ce n’est pas que pour vous annoncer ma maladie,
mais également pour,
mais également pour vous dire,
non,
je m’excuse pour tout,
mes excuses,
j’espère que vous les accepterez,
mais si vous ne les acceptez pas,
je ne vous en voudrai pas.
SUZANNE. – Bien sur que j’accepte tes excuses,
après tout il n’est jamais trop tard.
LA MÈRE. – Ta sœur a raison,
faisons table rase,
et prenons un nouveau départ, mon fils.
CATHERINE. – Et bien comme on ne se connaît pas tant que ça,
il n’y a pas besoin d’excuse, Louis.
LOUIS – Et toi, Antoine,
tu me pardonnes ?
ANTOINE. – Après tout ce que tu nous as fait subir,
tu oses demander pardon,
tu penses que je vais accepter tes excuses ?
Après tant d’années de souffrances ?
Antoine s’en va.
CATHERINE. – Non, Antoine, attends !
LOUIS. – Ce n’est pas grave,
j’imagine qu’un jour il reviendra de lui même,
et d’ici la,
j’attendrai.
Pour la fin de la pièce, j'ai voulu écrire une fin pas trop joyeuse, une fin où tout le monde serait heureux.
Ma fin est plutôt heureuse d'un côté avec Suzanne, la mère et Catherine qui acceptent les excuses de Louis et qui font table rase de tout pour revenir au point de départ.
Mais aussi triste avec Antoine qui n'accepte pas les excuses de Louis. J'ai fait dire à Antoine des mots durs comme par exemple "lâche". Puis il y a le départ d'Antoine après que tout le monde ait accepté les excuses de Louis pour bien montrer qu'il n'est pas du même avis que tous les autres.
Enfin j'ai fait en sorte que Louis comprenne la décision d'Antoine en laissant un suspens sur le fait de savoir si Antoine acceptera un jour les excuses de Louis en finissant avec "J'attendrai".
Présentation - Juste la fin de la pièce - i-voix
Nous n'avons fait jusqu'ici qu'interpréter la littérature, il s'agit maintenant de la transformer. L'activité critique consiste à considérer les œuvres comme inachevées. je décidai de retou...
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