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Publié par Lou

Juste la fin de la pièce II, 4 par Lou

 

LOUIS. - La maladie,

elle s'introduit dans votre vie et

elle met en poussières tout ce que vous aviez prévu de faire.

Plus le temps passe, plus elle grossit,

prend de plus en plus de place et vous détruit à petit feu.

C'est alors qu'un compte à rebours se lance,

plusieurs sentiments vous traversent,

la haine,

la peur,

la peur de perdre les gens qui nous sont proches, notre famille (même si cela vous paraît étrange),

la tristesse,

la colère.

On pense souvent que ce genre de choses n'arrive qu'aux autres jusqu'à ce que ça vous touche et vous réduise au néant.

Deux choix s'offrent à nous,

soit on décide de se battre, qu'on gagnera contre cette saloperie et qu'un jour on puisse reprendre notre vie d'avant,

soit la lutte n'est pas assez efficace,

(rien d'autre d'ailleurs),

alors il ne reste plus qu'à attendre,

attendre lentement, lentement et calmement,

il faudrait donc savourer chacun de ces derniers instants.

En venant ici, je pensais que (malgré ces longues années d'absence), je pensais que je pourrais retrouver ceux que j'ai laissés,

que je pourrais m'expliquer sur ces dernières années passées loin de vous,

que j'arriverais à vous dire,

vous dire, véritablement, pourquoi je suis venu aujourd'hui.

Mais mis à part des reproches que chacun se permet de faire aux autres,

à sortir la rage qui vit en vous depuis si longtemps,

comme si,

comme si depuis mon départ,

vous aviez enfermé toute cette colère en vous, qui a bouillonné au fond de vous,

et qui,

depuis mon arrivée, a décidé de ressortir, et de vous libérer,

vous libérer de ces années de silence.

 

On dit souvent que lorsqu'on est malade,

c'est la vie qui doit l'emporter sur la mort,

mais parfois,

parfois on doit laisser la mort gagner, que ça vous plaise ou non.

Elle vous guette,

elle vous attend,

elle vous pèse comme un boulet accroché à votre pied et,

et vous épuise jusqu'à vous abattre.

Elle aime ça,

vous regarder souffrir et vous épuiser.

Elle apprécie vous voir vous démener pour éviter tout regret et pouvoir partir serein.

Mais elle fait peur,

elle fait peur et elle vous ronge jusqu'à vous sentir faible,

elle vous oblige à dire tout ce que vous avez sur le cœur à ceux qui compte pour vous (oui, c'est de vous dont je parle ici),

mais elle a toujours le don de rendre les choses plus difficiles que cela en a l'air,

les blessures profondes se rouvrent,

et laissent alors place à de nombreux remords familiaux.

 

Alors voilà,

la vie a décidé de mon sort, malheureusement,

d'ici quelque mois, je ne ferais plus partie de ce monde,

je laisserais derrière moi une vie qui fut courte mais intense, vous, ceux que je ne connais pas encore (peut-être, je l’espère),

vous continuerez à vivre et moi, je serai juste de l'autre côté et je vous guiderai dans vos choix sans même que vous vous en rendiez compte,

vous commencerez peu à peu à m'oublier, pas moi.

 

Vous ne dites rien ?

 

ANTOINE. - C'est vrai ?

Louis, je.. je ne peux pas te croire c'est pas possible,

on vient à peine de se retrouver.

 

SUZANNE. - Tu pouvais pas trouver mieux à dire, Antoine ?

 

LA MÈRE. - Suzanne enfin ! Arrête un peu !

 

CATHERINE. - Stop ! Arrêtez tous !

Louis nous annonce qu'il est malade et qu'il va bientôt nous quitter et vous vous trouvez encore le moyen de vous prendre la tête.

Louis, je suis très émue d'entendre cela,

c'est la première fois que je vous vois aujourd'hui

et malgré tout ce que votre absence a causé dans la famille,

vous me paraissez être un homme bon.

Vous vous cachez

derrière vos sentiments,

vos émotions,

mais dans le fond on sent très bien que vous êtes attaché à votre famille.

Vous êtes quelqu'un de bien et on sera là pour vous soutenir dans les moments qui vont suivre.

 

SUZANNE. - Oui je suis désolé,

excuse-moi Louis, je voulais pas dire ça,

et pardon Antoine, je sais pas pourquoi j'ai dit ça.

Je suis tellement choquée, et extrêmement triste.

Mon frère,

ton retour était comme si notre vie d'avant allait reprendre son cours et voilà que cette dernière chance s'envole à cause de cette foutue maladie.

Depuis notre plus tendre enfance, tu as toujours été mon exemple, Louis, et tu le seras pour toujours.

 

ANTOINE. - Louis, je . . .

je sentais bien que quelque chose n'allait pas,

que tu nous cachais une vérité profonde,

une vérité que tu avais peur de nous avouer.

Je veux te dire que, malgré tout, je suis heureux de ta venue, te revoir, sentir que la famille soit au complet et j'aurais voulu que tu restes.

Je te promet de veiller sur notre famille et de la protéger en ton honneur.

 

LA MÈRE. - Louis,

mon enfant,

mon fils,

mon premier enfant,

celui avec avec qui j’ai découvert la maternité pour la première fois,

celui qui m’a montré que le métier de mère n’était pas une chose facile,

mais j’ai découvert le bonheur d’élever un enfant,

mon enfant.

Un enfant qui a très vite grandi,

un enfant très discret,

très solitaire.

Un enfant qui, un jour a décidé de partir loin,

loin de sa famille, de ses frère et sœur,

de sa mère.

Je n’ai jamais douté de toi et j’ai toujours su que tu saurais te débrouiller,

seul,

là-bas,

comme tu as toujours voulu,

être seul.

Mais je savais que un jour, tu reviendrais nous voir,

et que ce jour là notre famille sera au complet.

Ce jour est arrivé, tu es apparu, et,

hélas,

tu nous apprends ta future disparition,

tu partiras et cette fois-ci à jamais,

pour toujours.

Mon fils,

ton retour m’a fait le plus grand des biens,

comme un retour à la vie d’avant,

reprendre là où on s’était arrêtés.

Mais la mort,

elle se doit d’abord de laisser partir les anciens en premier,

mais la maladie,

personne ne s’y attend,

et pourtant,

toi, mon fils, mon premier enfant,

est touché par la maladie, qui t’emportera encore plus loin cette fois-ci,

et qui nous laissera alors seuls,

sans toi,

à jamais.

Mon enfant,

mon fils,

mon premier enfant,

je t’ai toujours aimé et je t’aimerai pour toujours.

 

Juste la fin de la pièce II, 4 par Lou

J’ai choisi de finir la pièce de théâtre avec cette dernière scène où Louis révèle enfin à sa famille sa mort prochaine.

Pour cela, j’ai d’abord décidé que Louis parle de la maladie en général et tous les sentiments qui le traversent. Puis de le laisser dire clairement qu’il est touché par la maladie et de parler de la mort, sa mort.

Après j’ai finit par les réactions de chaque membre de la famille pour faire ressortir les émotions de chacun avec Antoine et Suzanne qui se prennent encore la tête mais qui sont rattrapés par Catherine qui leur fait la morale et qui parle de Louis en bien.

Enfin j’ai laissé finir la mère avec une tirade sur son fils, de son enfance à maintenant, pour lui laisser enfin la place de s'exprimer comme elle le souhaite.

 

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