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Publié par Jordan

Juste la fin de la pièce II, 4 par Jordan

 

LOUIS. - Avant de partir,

j’aimerais vous dire,

un mot,

une phrase, quelque chose qui me ronge de l'intérieur.

Ce quelque chose, dont je ne connais pas exactement la nature, qui

je crois,

avant tout,

est un sentiment,

un sentiment de peur,

de colère,

un sentiment de colère car ce quelque chose qui me ronge de l'intérieur est à mon sens arrivé, ou arrive beaucoup trop tôt,

et je ne souhaite à personne de vivre cela. 

Toi ,

Antoine,

tu me diras que je m'apitoie encore et toujours sur mon sort et c'est un fait,

comme je le faisais hier , le mois dernier ou, 

l'année d'avant.

Comme je l'ai toujours fait, quand nous étions jeunes, jeunes et pleins de fougue (surtout toi),

tu me diras que je me plains toujours,

et c'est un fait,

mais ce que je me prépare à vous dire,

à vous annoncer,

à vous imposer,

dépasse toute chose futile que la vie peut nous amener de néfaste et négatif.

Ceci a changé ma vie, mon existence,

et à jamais.

Je ne me vois plus pareil désormais,

vous ne me verrez plus pareil désormais.

Oui car,

après cette annonce, je ne serai plus le Louis qui se tient devant vos yeux, le Louis de 33 ans , celui que vous ne connaissez plus.

Oui car,

désormais, dès à présent , maintenant,

l'image que vous aurez en tête sera celle du Louis d'avant, comme si ce Louis était le Louis que vous avez toujours connu,

fréquenté,

ce Louis la auquel vous avez tout donné,

ce Louis-là que vous avez aimé. 

Ce que je me prépare à vous dire est la raison même de ma venue parmi vous.

Vous le savez, l'avez anticipé, compris 

ma venue n'est pas anodine,

sans raison,

disparaître plusieurs mois,

plusieurs années, 

puis revenir,

sans raison,

n'a aucun sens. 

Si je suis venus ici, parmi vous, c'est pour vous annoncer,

pour moi c'est comme un livre qu'on jetterait sans même avoir fini de le lire,

si je suis venu ici,

c'est pour vous annoncer,

ma mort,

prochaine et irrémédiable.

 

LA MÈRE.-  Mais... mais 

Non mon fils ça ne peut être possible 

Mon... mon fils, mon sang , ma chair.

En es-tu sûr ? certain ?

Est-ce que tu en es sûr ?

Et tu viens aujourd'hui, et dans quel but, nous faire encore plus souffrir que tu ne le fais déjà?

Et... excuse-moi, mon fils, je suis troublée, 

Mais tu en es sûr ?

 

LOUIS-. Oui Maman, prochainement, dans 6 mois, 1 ans je ne sais pas .

 

SUZANNE-. Non, 

mon frère,

tu disparais dans le monde sans laisser de traces, de souvenirs ou très peu.

Tout ce que j'ai de toi, c'est étant petit, des souvenirs de toi, j'en ai très peu.

Tu te rappelles quand on se chamaillait ?

non tu ne te rappelles pas, surement pas

ça fait trop longtemps et puis maintenant tu dois avoir d'autres occupations,

ça fait trop longtemps,

mais ça ne fait rien ,

moi je n'ai jamais cessé de penser à toi.

 

ANTOINE -. Suzanne, tais-toi ! 

 

CATHERINE -. Antoine, ça ne va pas enfin !

 

ANTOINE-. Laissez moi ! 

j'en ai assez de tout ça !

Vous vous obstinez à aimer quelqu'un qui ne vous aime pas,

et ne vous a jamais aimé,

on le voit très bien,

ta place n'est plus ici,

tu es mal à l'aise avec nous 

tu nous laisse parler et toi, tu ne dis rien,

tu acquiesces sans arrêt, sans dire un mot, une phrase, un son,

tu ne dis rien 

si cela n'est pas la preuve que tu es ici par dépit.

Je comprends encore mieux ton petit manège.

Encore une fois tu veux qu'on ait pitié de toi, 

Louis est plus malheureux que les autres ,

j'en ai assez de tout ça,

et vivement que ça se termine.

 

CATHERINE-. Antoine!

il ne t'a rien fait, 

tu es dur avec lui,

il ne t'a rien fait.

 

ANTOINE-. N'en rajoute pas toi non plus,

tu ne sais rien de nous,

tais-toi!

 

LOUIS.- Moi aussi,

j'en ai assez !

Tu t'efforces de dire que je ne parle pas mais regarde ce qui se passe,

les proportions que ça prend, 

alors que tu apprends la mort de ton propre frère, 

n'as-tu donc aucun cœur, 

aucune sensibilité, 

tu t'efforces de dire que je ne parle pas mais on ne peut pas parler avec des gens comme toi, 

des gens qui ne sont pas civilisés !

Sur ce, je m'en vais, 

visiblement ma vie de famille aura été un véritable échec.

 

Juste la fin de la pièce II, 4 par Jordan

A travers ce texte, j'ai voulu exprimer avant tout le sentiment que Louis ressentait par l'arrivée de sa mort qui arrive plut tôt que prévu. J'ai aussi mis l'accent sur la rancœur énorme que Antoine a envers son frère et aussi le fait que Catherine essaye des calmer les choses entre les deux. 

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