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Publié par Arthur

Juste la fin de la pièce II, 4 par Arthur

LOUIS. - A peine avais-je passé le seuil de la porte que je me retournai. Une ultime entrevue avec ma famille pour leur annoncer,

dire, seulement dire,

ma mort prochaine et irrémédiable.

Confiant et responsable, comme je ne l’avais été depuis fort longtemps.

Je m’avançai, j'allais par ma parole causer du malheur,

mais il le fallait.

Ils étaient tous réunis à la table du salon,

enfin à part ma mère qui était dans la cuisine.

 

ANTOINE. - Oh de retour ! qu’est-ce que tu fous là ?!

 

SUZANNE. - Antoine ! Ne sois pas brusque, voyons.

Pourquoi es-tu revenu, Louis ?

 

ANTOINE. - Ta gueule, Suzanne.

 

CATHERINE. - Parfait, ainsi tu pourras voir nos enfants ! Ils devraient rentrer d’ici une heure.

 

LOUIS. - Je suis revenu pour vous annoncer une grave nouvelle,

lourde de conséquences.

 

LA MÈRE. - Attendez moi, j’arriv…

 

ANTOINE. - Chut !!! Laisse-le continuer.

 

LOUIS. - Il y a quelque temps, j’ai appris une nouvelle importante,

enfin par importante, j’entends bien terrible.

Il me semblait important de vous en faire part.

Je voulais le dire directement quand je suis arrivé mais je n’en ai pas eu le courage,

je dois vous avouer que c’est même la raison de ma venue.

 

ANTOINE. - Allez balance, arrête de nous faire mijoter !

 

LA MÈRE. - S’il te plaît, laisse-le finir.

 

LOUIS. - A Paris, j’ai contracté,

attrapé une maladie,

un fléau.

 

ANTOINE. - Ha ha quel boulet !

 

SUZANNE. - Mais ce n’est pas grave, hein ?

 

LA MÈRE. - Que va-t-il se passer ?!

 

LOUIS. - Cette maladie va lentement me décimer,

comme les rats qui rongent les poutres d’une maison, petit à petit, lentement mais sûrement,

mais passé un certain stade,

la maison s’écroule et tout est réduit à néant.

 

LA MÈRE. - Je n’ai pas compris, qu’est ce que les rats viennent faire dans ton histoire ?

 

ANTOINE. - Sois plus clair, on ne comprend rien à ton charabia d’écrivain !

 

SUZANNE. - Oh non ! C’est terrible ! J’ai bien peur d’avoir compris. N’y a-t-il pas un moyen pour empêcher les rats de ronger les poutres ou les empêcher de céder ?

 

LOUIS. - C’est dingue, jamais vous ne comprenez ! En clair je vais mourir, voilà, je voulais adoucir la chose, mais voilà, je vais crever, je ne sais quand mais,

le sida m’aura,

et me prendra la vie.

 

LA MÈRE. - Oh non impossible ! il existe forcément un traitement je ne peux pas croire ce que tu me dis,

tu ne peux pas mourir aussi jeune !!

 

ANTOINE. - Quoi ??! La vie est vraiment injuste p*****. C’est horrible,

un cauchemar.

 

CATHERINE. - Mon pauvre !

 

LOUIS. - Cette maladie est incurable, je ne pourrai m’en remettre, maintenant je vais partir, s’il vous plaît n’essayez pas de me retenir , je ne veux pas de vos plaintes,

je ne veux pas passer mes derniers mois dans le malheur.

C’est la dernière fois que l’on se voit,

adieu.

 

Sur-ce je me levais, me dirigeais vers la porte, j’avais fait ce qu’il fallait, au moins une fois dans ma vie,

Je ne me retournais pas,

je tenais à rester digne,

jusqu’au bout.

 

Juste la fin de la pièce II, 4 par Arthur

Texte de commentaire : 

Tout d'abord je voulais marquer la brutalité du personnage d'Antoine avec le "qu'est-ce que tu fous" ou le "ta gueule" assené à sa sœur . Ensuite l'opposition de Suzanne contre son frère qui le reprend très souvent "Antoine !". La mère n'est pas présente au début pour montrer qu'il y a un espace, une séparation entre la famille et elle. Ensuite elle se fait interrompre par Antoine (avec son fort caractère) pour prouver son manque d'autorité. Catherine quant à elle, parle principalement de ses enfants pour marquer le fait qu'elle est décalée par rapport aux autres, elle n'est pas en cohésion, a un centre d'intérêt tout à fait différent.

A l'annonce de la maladie de Louis, la mère est directement très inquiète preuve de son affection pour lui. Son annonce sous forme de métaphore n'est pas comprise par Antoine mais comprise par Suzanne, preuve d'intelligence. Une fois que la mort inéluctable de Louis est clairement révélée, tout le monde est sous le choc, même Antoine, ce qui démontre que sous sa rancœur il y a de l'amour. A la fin, lorsque Louis part sans même se retourner, je veux exprimer qu'il est soucieux de ce qu'il dégage et qu'il a une très grande force mentale.

    

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