Selfie de poème - Le cours des choses 14
c'était une paysanne
bien d'autres femmes encor qui saisissaient la bêche
conduisaient la charrette
fleurissaient de rhododendrons la terre des routes
mauvaises
Je suis la raison pour laquelle je suis ce que je suis. Je suis Pierre Vinclair, je suis la vieille, je suis le vent, dévalant inexorablement la pente de l'évolution humaine, des paysages, de la vie pour venir s'éclater comme un ressac contre un mur de béton. Je suis avant tout la transition, la transition d'un vent qui traverse les générations, un vent qui me vole des lettres, créé des espaces entre les mots de mes phrases, qui voyage dans l'évolution de la langue française ("encor" ancienne orthographe du mot "encore"), je suis finalement libre et mon poème en est la justification, ce qui fait de moi le meilleur et le plus beau poème du recueil.
Mes vers cités au dessus sont les plus beaux, les plus intéressants, les plus significatifs car ils montrent les valeurs que je défends dont une chose qui me tient à cœur, le rustique rhododendron rose, pour traduire : la beauté de la campagne, de la nature. La vieille que je décris est tout à fait banale, mène un combat qu'elle ne gagnera pas, mais qui pourtant, garde espoir : elle continue de fleurir la terre des routes mauvaises qui est submergée par des pièces de monnaie, de billets, de l'argent sale fait par des gens corrompus.
(14. pages 55-57)
Cette éclipse solaire représente tout d'abord la transition mentionnée ci-dessus, mais cette fois-ci un printemps concernant la vieille, originellement des souvenirs hivernaux, tristes et froids qui remuent dans son esprit jusqu'à l'arrivée des adolescents d'humeur estivale, engagés et éclaircissant peut être l'avenir de cette campagne à laquelle elle tient tant ? L'éclipse représente aussi une rencontre et un équilibre entre le jour et la nuit, entre la vieille dame de campagne et les jeunes adolescents de ville.