Oraison funèbre - Hippolyte
Ô Hippolyte, digne fils de l'Amazone et de celui qui a vaincu avec bravoure et courage le puissant Minotaure, je vous serai éternellement fidèle. Votre père, dont vous tenez tout votre courage, vous a achevé lâchement. La pauvre cruelle Phèdre, dont le sang est maudit, a frémi pour vous dès lors que Thésée fut déclaré mort. Elle a osé vous accuser de l'avoir outragée, provoquant le courroux de votre père. Comment a-t-elle pu oser ? Pauvre de vous…
Contre le dragon vous avez triomphé, contre les dieux vous vous êtes incliné. Moi, Théramène, votre fidèle gouverneur, je vous ai ramassé en morceaux, que dis-je, plutôt en lambeaux. Neptune vous a déchiré, mon cœur avec.
Toujours avec bravoure vous avez agi.
Votre mort, noyée par tant de trahisons, sera pour moi, une source de pleurs éternels. Que vais-je donc faire sans vous ? Vous laissez derrière vous un père rongé par la culpabilité, une femme sans vie, triste Aricie, un peuple démuni.
Que tous ceux qui vont ont fait du mal se noient dans leur culpabilité. Que les Dieux vous soient aimables au royaume d’Hadès, qu’ils se fassent pardonner de leurs malédictions injustifiées.
Source image : Hippolyte et Phèdre, fresque de Pompéi (Ier siècle av. J.C.)