Lecture - Jacques Collin, dit Vautrin
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Un texte lu aux obsèques de Jacques Collin
La Destruction
Charles Baudelaire
Les Fleurs du mal, 1857
J'ai trouvé que ce poème de Baudelaire représentait bien le personnage de Vautrin.
Tout d'abord, le poème exprime le goût pour le Mal par le Démon, et des actions de celui-ci qui ne sont pas sans conséquences. Le dévouement de Vautrin pour aider les autres, ici Eugène de Rastignac, le poussera à commettre d’horribles choses. Il est prêt à tuer le frère de Victorine, qui empêche sa sœur d'accéder à la fortune. Dans le but de marier Rastignac et celle-ci pour ensuite gagner la somme que le mari lui devra. De plus, Vautrin est condamné à vingt ans de bagne pour un meurtre commis par un autre. Seulement des locataires de la pension Vauquer où réside Vautrin vont découvrir que Collin est, en fait, un malfrat. Mademoiselle Michonneau et Gondureau vont droguer le faux criminel afin de vérifier si il s'agit bien de lui. Le 16 février 1820 Vautrin est reconnu comme crimininel grâce à ses lettres TF sur l'épaule. Les actions de Jacques Collin auront donc également de lourdes conditions comme celles du Démon sur le poète.
Collin devint un poème infernal où se peignirent tous les sentiments humains, moins un seul, celui du repentir.
Ensuite, le poème démontre l'instabilité et la souffrance du poète. Par l'importance du Démon pour le malheur et l'auto-destruction. En effet le champ lexical de la mort et le souffrance est omniprésent dans le poème. Dans le roman de Balzac, l'instabilité de Collin est surtout représenté lorsque celui-ci est retrouvé par la police (pages 375-376). Celui-ci "donna tout d'un coup la preuve de la plus haute puissance humaine. Horrible et majestueux spectacle ! sa physionomie présentait un phénomène qui ne peut être comparé qu'à celui de la chaudière pleine de cette vapeur fumeuse qui soulèverait des montagnes, et que dissout en un clin d'œil un goutte d'eau froide. La goutte d'eau qui froidit sa rage fut une réflexion rapide comme un éclair. Il se mit à sourire [...]".
Pour finir, dans le roman Vautrin est régulièrement comparé voir associé à un animal :
Le sang lui monta au visage, et ses yeux brillèrent comme ceux d'un chat sauvage. Il bondit sur lui-même par un mouvement empreint d'une si féroce énergie, il rugit si bien qu'il arracha des cris de terreur à tous les pensionnaires. À ce geste de lion, et s'appuyant sur la clameur générale, les agents tirèrent leurs pistolets.
Dans le poème de Baudelaire revient aussi le thème des actions des animaux : agite, nage, brûle, haletant. Des verbes d'actions placé dans la totalité du poème démontre une certaine folie, un chaos certain, tout comme dans les descriptions de Vautrin.
Accompagnées de cheveux rouge-brique et courts qui leur donnaient un épouvantable caractère de force mêlée de ruse, cette tête et cette face, en harmonie avec le buste, furent intelligemment illuminées comme si les feux de l'enfer les eussent éclairées.