Mémo-monologue de Lorenzaccio (V, 7)
Acte V, Scène 7
(page 243)
LORENZO
Il n'y a changé en moi qu'une misère : c’est que je suis plus creux et plus vide qu’une statue de fer blanc.
Hélas Philippe a raison, je n’ai point changé. Voyez-vous il est trop tard pour le Lorenzo que j’étais. Cet homme de vice, ce Lorenzaccio de malheur, cet odieux personnage que je me tuais à jouer est entré au plus profond de mon être et a perverti jusqu’à la dernière goutte de mon sang. Ce masque me colle au visage depuis assez longtemps pour tromper tout le monde ici-bas. Ma pauvre mère en sera morte. Le Ciel ne pardonnera aucune de mes actions. Mais ce meurtre n’était après tout qu’un acte désespéré pour tenter de retrouver ma vertu passée. Ô jeunesse regrettée ! Par quel funeste hasard cette idée de meurtre au non d’une soi-disant liberté de la patrie, s’est-elle glissée dans mon esprit jusqu’à en avaler mon âme ? Une vie de vices, et un honneur à jamais perdu était-ce-là le prix d’un seul instant de gloire ? Je ne me sens plus guère homme qu’infâme vautour. Ô Dieu ! J’ai tant péché !
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