Avatars de Lorenzaccio
On peut remarquer en lisant l’œuvre d'Alfred de Musset, que le héros principal, Lorenzo de Médicis a plusieurs facettes bien distinctes. Il joue en effet un double jeu tout au long du récit.
Au début du récit, il apparaît comme un être pervers, lâche et qui méprisant. Il se livre à la débauche avec son cousin le duc Alexandre de Médicis et se moque de tout. Alexandre le décrit également ainsi : "le plus fieffé des poltrons", "une femmelette", "petit corps maigre", "lendemain d'orgies ambulant" (cf Acte I, scène IV). Sa propre mère désespère de lui : "il n'est même plus beau ; comme une fumée malfaisante, la souillure de son cœur lui est montée au visage" ; "il n'en est pas un, parmi tous ces pères de famille chassés de leur patrie, que mon fils n'ait trahi" (cf Acte I, scène VI). On peut également voir qu'il se moque de tout et qu'il est d'une grande insolence lors de sa rencontre avec un artiste (cf Acte II, scène II) : "Est-ce un paysage ou un portrait ?" dit-il en voyant la peinture de l'artiste. Il s'adresse ensuite à l'artiste et lui dit : "Viens chez moi ; je te ferais peindre la Mazzafira toute nue". Il veut simplement le provoquer. La première personnalité de Lorenzo, celle que les habitants de Florence nomment "Lorenzaccio" (le suffixe -accio en italien est péjoratif, il est utilisé pour qualifier quelqu'un de mauvais, de méchant) est donc un fauteur de trouble, un homme méprisant et méprisable. Voici les avatars que j'ai réalisés de cette première facette de Lorenzo de Médicis. Ce sont donc les avatars qu'il utiliserait en présence du duc afin de gagner sa confiance.
Cependant, on comprend ensuite que Lorenzo de Médicis n'est pas forcément celui que l'on croit. "Ne m'as-tu pas parlé d'un homme qui s'appelle Lorenzo, et qui se cache derrière le Lorenzo que voilà ?" lui dit Philippe Strozzi dans l'Acte III, scène II. En effet, on comprend alors dans cette conversation que Lorenzo porte un masque depuis le début, il est au fond, un honnête homme qui joue la comédie "la hideuse comédie que tu joues" dit encore Phillipe. Lorenzo explique à Philippe dans cette scène III de l'acte III qu'il a été dans sa jeunesse un étudiant pur, qui s'occupait des sciences et des arts, se souciait des pauvres et des malheureux. Mais un jour, il fut pris d'un élan de révolte et se jura qu'un des tyrans de la patrie mourrait sous ses mains. Il a donc eu plusieurs projets de meurtres avant d'en arriver à vouloir tuer son cousin, le duc Alexandre de Médicis qui régnait en tyran sur la ville de Florence. Afin de gagner la confiance de celui-ci, il devint un "débauché vulgaire" comme le dit sa mère dans l'acte I, scène VI. On comprend également que ce personnage a déteint sur sa véritable personnalité et que tout ce qu'il reste de sa vertu passée est ce projet de meurtre. Voici l'avatar de cette deuxième facette de Lorenzo, le Lorenzo bon, honnête et courageux, qui aime sa patrie et souhaite la libérer du pouvoir tyrannique de son cousin.
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