Florilège - i-voix aux mains d'argent 2017-2018 1
Effraction, immersion, contraction, dilatation, substitution : tout au long de l'année, les lycéens i-voix ont aimé couper-coller-insérer-remplacer... dans des œuvres variées.
A la manière des cut-up de William Burroughs, des cadavres exquis surréalistes, des centons oulipiens, des MashUp vidéos, ils explorent ainsi, à l'ère du numérique, une façon originale de s'approprier des textes littéraires et d'en créer de nouveaux. Cette activité, ludique et pédagogique, permet de comprendre de l'intérieur l'univers d'un auteur, de faire résonner en soi ses mots, de partager les sensibilités et les imaginaires, de travailler la langue, de faire jaillir de soi des éclats de poésie. Alors peut-être la littérature retrouve son pouvoir de vibration et de façonnement.
Saurez-vous reconnaître les oeuvres qu'ils ont ainsi goulûment dépecées, chirurgicalement charcutées, poétiquement électrocutées ?...
Tim Burton - Edward aux mains d'argent
Je.
Des larmes, silence sur peau
Je lutte, perds, renonce
S'abandonner au ciel noir, oublier la tempête
Cette nuit: effacer le monde par le sommeil
Laisse-moi aimer, laisse-moi la vie, laisse moi être
Demande-moi l'amour, donne-moi la main
J'ai peur.
Mon père est à la maison. Un huissier à la maison c’est pour payer les dettes. Mon père reste à la maison. Des souvenirs dans un carton c’est pour vendre. Mon père haut comme deux hommes était sans emploi. Mon père perdu dans son fauteuil, sa vie était trop réelle. J’aurais préféré qu’il retrouve un travail. Qu’il ne soit plus un inconnu. J’aurais préféré qu’il fasse moins la gueule. Qu’il soit plus paternel. Mon père rendait les armes.
On se réveille comme si rien n'avait eu lieu. On a surement vécu au sommeil. En une heure, on a dormi une vie entière. En une vie, on a vécu le temps qui passe et la misère qui nous transperce.
Je profite du corps d'une ville à l'autre.
Transformation en vers rimés
Olympe, Olympe,
Qu'il est difficile d'atteindre ta douceur.
Dans les vignes de ce champ tu te tiens
avec la terre et les cailloux, alors viens.
Tu ne marches pas mais nous respirons
tu es debout au milieu des sillons.
Ta peur fait rempart
et ma volonté creuse l'écart.
Je t'attrape le bras tendu
coudre prêt à être fendu.
Ce n'est pas la nuit mais là
La lumière est là-bas.
Le sable est levé par un vent brusque, le corps s'en va, plus loin. Vieux et fou, le chien s'en ira aussi. Face à la mer la carcasse craque, fatiguée, secouée, échouée. Porté par la vague, un souvenir flotte.
J'ai deux hommes. Il est petit. Il a fini ami con des stupéfiants. Il est une dispute. REMERCIEMENTS.
Un vent léger
dans les villes
caresse
un espace noir
le mer le ciel
forcés poussés
plus loin que les montagnes
l'horizon s'enfuit
par les vagues de souffle
sans cesse
dans les cheveux
volets craintifs