Mise en scène - Une légère blessure
Jeudi 14 févier. Pas de fleurs de la part d'un Valentin mais "une légère blessure" sur la scène du Quartz. Un magnifique monologue joué par Johanna Nizard et mis en scène par Othello Vilgard.
Cela a été difficile pour moi de me décider parmi tous les thèmes possibles à aborder car j'ai tant de choses à dire. J'ai choisi malgré tout la mise en scène car celle-ci était particulièrement réussie : chaque geste, chaque action a sa symbolique et sa raison. Othello a choisi de représenter une femme en action pratiquement durant toute la pièce, elle ne s'arrête jamais comme si elle cherchait perpétuellement à se remémorer. Se remémorer quoi ? On ne le découvre qu'à la fin.
La"bourgeoise" met tout en œuvre pour accueillir ses invités. Elle s'habille et se déshabille, nous dévoilant en peu plus d'elle même jusqu'à être au cœur de son souvenir. Son identité est bouleversée : d'abord c'est une jeune femme à la robe verte printanière puis un objet de désir, flamboyante dans sa robe rouge, enfin elle est son traumatisme, déchirée et salie, en jean.
La pièce est très émouvante : on est comme témoin de cette femme qui se met à nu, littéralement, de cette femme qui se met à table, littéralement. Sa mémoire qu'elle a voulu oublier se reconstruit par bribes en même temps qu'elle s'efface. Bribes d'instants qui resurgissent par vagues : une plongée dans l'océan de sa mémoire. Elle évoque à sa domestique ou plutôt à elle même, ses histoires avec les hommes, les femmes, sa famille, sa mère, son frère, puis enfin comme une dernière brasse, son père. C'est donc une femme qui raconte au départ les tribulations de sa vie quotidienne avec une vive sincérité puis émergent de l'oubli, les mots tranchants de sa " légère blessure".
J'ai adoré cette pièce de théâtre. Le texte, le jeu, la mise en scène et la comédienne m'ont émue. Et l'heure a filé à toute vitesse ! Je remercie tout ceux qui ont participé à à la création d'"une légère blessure", pour ce moment.
Moi je peux gaspiller mon temps à tout dire, rien ne me touche plus assez pour que j'aie peur de le perdre.