Lettre à Gilles Baudry
Cher "Rêvant à Dieu sait quoi",
Je te comprends. Je t’ai lu, et j’ai compris les tourments que tu ressens. Tu rêves et tu es frustré qu’ils ne puissent être réalité. Du moins c’est ce que tu penses. Je crois qu’il faut se donner les moyens pour que nos rêves se réalisent. Je sais que dit de cette façon, cela fait penser à un discours de Miss France, mais elles n’ont pas tort. « Je suis pour la paix dans le monde, et je veux que nous vivions dans un monde meilleur » C’est le souhait de chacun d’entre nous. Alors pourquoi ce n’est pas le cas ? Parce que nous ne croyons pas en nos rêves. La frontière entre rêve et réalité est infime, car nos rêves sont toujours basés sur des réalités. Cette frontière n’attend que ta volonté pour se briser. Les rêves relèvent de notre inconscient et expriment souvent nos désirs les plus profonds, voire refoulés. C’est déjà une chance que tu aies eu de pouvoir écrire tes rêves. Cela te permet de les poser sur une feuille, donc dans le monde réel, et d’en prendre conscience, pour qu’ils ne relèvent plus de l’inconscient mais du conscient, donc de tes actions quotidiennes, de ta vie, et c'est ce qui fera ton bonheur. Certains de tes rêves te paraissent peut-être étranges, mais dis-toi que c’est une chance de les connaître. J’ai cru comprendre que tu étais nostalgique de l’enfance. C’est normal : c’est une période d’inconscience où nos rêves sont justement réalités car souvent pas bien extraordinaires. Recevoir un camion de pompier à son anniversaire constitue ainsi le bonheur le plus profond. Peut-être que la solution au bonheur est donc l’inconscience, le fait de profiter de chaque instant de la vie, même si certains d'entre eux te paraissent insignifiants. L’inconscience, c’est aussi de se dire que tes rêves les plus fous sont réalisables. Et d’ailleurs, ils ne me paraissent pas si fous que cela, tes désirs. Je pense que tu es un citadin qui ressent le besoin de se rapprocher de la nature. Tu parles en effet de mer, de soleil, d’air, de paysage, de regard, de clairière, de ciel végétal, de sève et de sang… C’est normal, l’être humain est un être naturel qui ne cesse de s’éloigner de la nature. Alors retournes-y, quitte ton travail, devient marin, garde forestier… Ou rejoint une ONG comme Greenpeace ou L214. Ou plus simple encore, tu veux voir la mer ? et bien vas-y, fonce, plonge toi dedans, jusqu’à te noyer. Tu veux aller admirer des arbres millénaires ? Vas-y, fonce, embrasse-les, grimpe-y, jusqu’au sommet, et admire le spectacle qui s’offrira à toi, celui dont tu rêves : la nature majestueuse et magnifique que tu veux préserver. Alors, tu vois ? Ce n’est pas difficile d’atteindre ses rêves, il suffit de le vouloir.