i-voix aux mains d'argent - Florilège 5 2015-2016
Effraction, immersion, contraction, dilatation, substitution : tout au long de l'année, les lycéens d'i-voix ont aimé couper-coller-insérer-remplacer... dans des oeuvres variées.
A la manière des cut-up de William Burroughs, des cadavres exquis surréalistes, des centons oulipiens, des MashUp vidéos, ils explorent ainsi, à l'ère du numérique, une façon originale de s'approprier des textes littéraires et d'en créer de nouveaux. Cette activité, ludique et pédagogique, permet de comprendre de l'intérieur l'univers d'un auteur, de faire résonner en soi ses mots, de partager les sensibilités et les imaginaires, de travailler la langue, de faire jaillir de soi des éclats de poésie. Alors peut-être la littérature retrouve son pouvoir de vibration et de façonnement.
Saurez-vous reconnaître les oeuvres qu'ils ont ainsi goulûment dépecées, chirurgicalement charcutées, poétiquement électrocutées ?...
Pourra-t-il parler, se taire à temps ?
Il est seul sans comprendre.
L’instant de son regard,
Peu à peu il s’efface.
Le temps nous mange,
Les mots s’ennuient.
On se perd sans le savoir entre hier et demain.
Comme une photo unique développée pour personne.
C’est presque comme un départ.
Un silence qu’on écoute.
Le calme de la résignation.
Comme vous le temps s’étire.
Tout vous appartient.
Vous ne connaissez pas l’inquiétude, seulement l’indétermination.
Près de nous rien ne se tient séparé, rien ne peut se dérober.
Nous avons vu les hurlements les tornades et les équations.
Nous avons vu les boucheries les dires les diésels et les crasses.
Nous avons pris note, roman.
Tout est là.
Ou pas.
inventer un monde futur ou un monde lointain
sauter à pieds joints au beau milieu d'une histoire
parcourir inlassablement
le labyrinthe
L'enfant près de toi, qui continue de t'habiter, ce matin de soleil, suspendue à l'idée que les nuages peuvent parler.
entre les réveils
là commence le rêve
J'ai gardé le bâton bleu de nos paroles, l'autre nuit on marchait dans la rue aux loups.
Ressent-elle mon vertige, ainsi juchée?
En contrebas, la vie s’écoule
Moi, plonger là-dedans ? Jamais, j’aurais trop froid.
Viens ! Allez, vas-y, n’aie pas peur !
Et pourtant.
Un jour sans doute, vous vous envolerez.